Partir un jour, écouter sa voix intérieure

Dessin & scénario : Manu Boisteau
Edition : Casterman
Sortie : 24 mars 2021
Genre : Roman graphique, vie quotidienne

Ecrit avec l’ambition de traiter d’un sujet grave avec humour d’une part et d’aider les lecteurs dont le parcours entrerait en résonance avec le sien, Partir un jour aborde de manière drôle et délicate le sujet de la crise de la quarantaine.

Partir un jour, sans retour… Telle est la décision de notre héros à lunettes, qui en a assez de son travail sans joie. Car ce qu’il désire au fond, lui, c’est écrire, mais pas n’importe quoi : « une Bible incandescente, un brûlot sans concession appelé à redéfinir les contours, non seulement de la littérature, mais de la pensée même ! ». Mais la pente des lettres est rude, et les ennuis guettent. Et puis il y a ces lieux inhospitaliers que notre personnage traverse en rêve, incarnation des échecs passés et des angoisses présentes… Sortira-t-il de l’ornière ? Réussira-t-il à passer la crise de la quarantaine tout en écrivant le Magnum opus que le XXIe siècle attend ?

Angoissé mais drôle

Tout le monde ne rêve pas d’écrire un livre, mais beaucoup de personnes se posent des questions par rapport à leur existence, leur place et leur utilité dans la société, raison pour laquelle le propos de cet album est universel. Et si certains ont décidé de nous entraîner avec eux dans la profondeur abyssale de leurs doutes et de leurs angoisses, ce n’est heureusement pas le cas de Manu Boisteau, qui parsème son récit d’une bonne dose d’humour et d’autodérision. Le lecteur sourit dès lors beaucoup à la lecture de cette bande dessinée, on se reconnaît souvent face à l’attitude du héros, trop confiant ou au bout du rouleau, combattant ses démons intérieurs ou discutant avec son surmoi. On se pose également de nombreuses questions face à nos propres doutes, nos envies et tout ce qui nous empêche de larguer les amarres.

Si chacun a rêvé de Partir un jour, à sa manière, Manu Boisteau nous donne les clés pour réaliser ce voyage. Tout en ne minimisant jamais les déboires et les difficultés que l’on peut rencontrer lorsqu’on entreprend une telle démarche, il reste néanmoins optimiste quant à la réalisation de ce rêve.