
Motel Destino
Réalisateur : Karim Aïnouz
Genre : Drame, Thriller
Acteurs et actrices : Iago Xavier, Nataly Rocha, Fábio Assunção
Nationalité : Brésil, France, Allemagne
Date de sortie : 11 juin 2025
Sous le soleil de la côte nord-est du Brésil, le bruit du plaisir résonne dans les couloirs du Motel Destino jour et nuit. Un endroit de passage, sauf pour Heraldo qui vient plutôt y chercher un nouveau départ. Même si son passé, et le malheur qui va avec, semble lui coller à la peau…
Ce qu’on aime…
L’ambiance néon, la texture de l’image et les couleurs saturées qui nous donnent envie de créer une affiche avec chaque scène. Esthétiquement, Motel Destino est décalé, un style particulier qui fonctionne bien. Les corps s’enlacent sous la seule pudeur de la couleur ou de la lumière pensé comme un filtre pour l’écran. Dès que le film commence, ça pète, c’est beau, et on en veut encore. On aime aussi les plans purement esthétiques où l’on voit des animaux dans le paysage brésilien, ils apportent un temps de pause presque ironique (et métaphorique) dans un thriller érotique. D’ailleurs, ça aussi on valide, les scènes érotiques dont les corps et gestes ne sont pas léchés, la tension sexuelle palpable dans la salle de cinéma, un vrai plaisir.
Ce qui nous laisse perplexe…
Les films et documentaires de Karim Aïnouz se retrouvent souvent dans la course des compétitions. Il a notamment reçu le Prix Un certain regard au Festival de Cannes 2019 avec son film La Vie invisible d’Eurídice Gusmão. Globalement, Motel Destino a tout pour plaire. Une histoire noire, crue, un décor splendide, une caméra bien placée, alors pourquoi on est mitigé ? Rien ne nous surprend vraiment. Heraldo, le personnage principal, est poursuivi pour des affaires de traffic de drogue, il tombe amoureux de la seule femme qui l’aide un peu et qu’il côtoie. Dayana trouve dans cette relation l’occasion de se sortir d’une situation toxique avec son mari. Un amour convenu qui ne nous a pas plus convaincu que ça. Certes, on ne s’ennuie pas, le rythme est bon, des idées de scènes absurdes nous tirent même quelques rires, mais le résultat reste assez décevant. De plus, la fin sur le ton semi-poétique, semi-philosophique est un parti pris qui n’apporte rien à l’histoire.
Malgré une histoire sans surprise, Motel Destino saura trouver son public, attiré par la lumière scintillante des néons, la chaleur des corps et les bruits incessants du désir.