Michaël Dufour : « Quand on devient père, on pleure pour un rien ! »

Auréolé par le succès de sa pièce « Faites l’amour avec un Belge », Michaël Dufour continue d’étonner le public avec des comédies truculentes. La dernière en date, « Les Parents viennent de Mars, les enfants du McDo », promet elle aussi de bons moments de franche rigolade.

Pour en parler, nous sommes partis à la rencontre de Michaël Dufour, un homme aux multiples talents.

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« Faites l’amour avec un Belge » fête aujourd’hui ses dix ans. Quel bilan faites-vous de cette pièce à succès ?

« Faites l’amour avec un Belge » a fêté ses dix ans en France récemment, mais en Belgique, ce sera le 21 mars 2019 avec une soirée spéciale. Alors, le bilan de cette pièce, c’est qu’elle m’a effacé avec le temps. De fait, la pièce est plus connue que moi. Ce n’est pas grave, mais c’est comme ça…

Est-ce devenu un handicap pour vous ?

Non, je pense l’avoir jouée plus de 2000 fois et cela reste toujours une pièce très efficace. Je crois surtout que dans une vie, on a tous un tube et le mien, c’est cette pièce-là. J’espère d’ailleurs qu’on continuera à la jouer. Peut-être que mes enfants la joueront également. Encore aujourd’hui, des théâtres en France en achète les droits. Et ça, ça me plait bien !

Actuellement, vous êtes à l’affiche d’une autre pièce humoristique intitulée « Les Parents viennent de Mars, les enfants du McDo »…

Oui, c’est une pièce que j’ai découverte à Paris. Comme il me connaissait pour « Faites l’amour avec un Belge », l’auteur de la pièce est venu vers moi pour me demander si je ne voulais pas la présenter à Avignon. Je l’ai donc produite et, comme elle m’amusait bien, j’ai décidé de l’adapter pour la Belgique. C’est une pièce que j’adore car elle parle à tout le monde. On n’est pas tous parents, mais on a tous été enfants. On a tous eu peur du noir, on a tous refusé de prendre notre bain, on a tous eu un premier amour, un premier échec amoureux, etc. Tout cela se retrouve dans la pièce. Et ce qui est encore plus fort, c’est que les parents viennent avec leurs enfants, et les deux profitent et se reconnaissent dans la pièce. C’est un album de famille incroyable !

Est-ce que vous vous retrouvez, en tant que jeune père, dans cette pièce ? Est-ce que cette pièce à pour vous une résonance particulière ?

La sensibilité. Quand on devient père, on pleure pour un rien et on en parle dans le spectacle. Avant d’être père, je pensais qu’il ne pouvait rien m’arriver et depuis, j’ai surtout envie qu’il ne m’arrive rien du tout. Non seulement, j’ai peur de disparaître moi-même, mais j’ai aussi peur qu’il arrive quelque chose à mes enfants.

Il y a dans « Les Parents viennent de Mars, les enfants du McDo » un paradoxe de la filiation, à savoir que les enfants ne ressemblent pas à leurs parents et inversement. Comment expliquez-vous ce décalage ?

C’est une très bonne question. Je pense que c’est l’évolution qui fait que nous ne nous comprenons pas. L’évolution des technologies mais aussi du mode de pensée. Par exemple, j’ai lu un article récemment sur un fait amusant. Aujourd’hui, lorsqu’ils sonnent à une porte, les ados utilisent leur pouce alors que les adultes utilisent leur index. Cela à cause des nouvelles technologies, des smartphones et autres. C’est ça l’évolution.

Après des pièces humoristiques de ce calibre, pourrait-on vous voir un jour dans un autre registre ?

Je suis tellement déconneur que ce serait difficile, mais j’aimerais bien le faire un jour, oui. Mais je pense que je suis d’abord né pour l’humour et la bonne humeur.

« Les Parents viennent de Mars, les enfants du McDo » est actuellement en tournée en Belgique. Plus d’infos sur Ticketmaster.be

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.