Titre : L’homme qui arrêta le désert
Auteurs : Damien Deville et Yacouba Sawadogo
Editions : Tana
Date de parution : 20 janvier 2022
Genre : Récit, écologie
Alors que la question du changement climatique est sur de nombreuses lèvres, il est utile de rassembler les témoignages des acteurs de terrain qui ont su faire évoluer les choses de manière positive, afin que leur travail puisse inspirer d’autres communautés. C’est pourquoi, la parution de L’homme qui arrêta le désert qui raconte comment Yacouba Sawadogo, lauréat du Right Livelihood Award – prix Nobel alternatif – a pu faire pousser une forêt aux portes du Sahel, était attendu. Malheureusement, malgré les nombreuses vertus du livre, celui-ci ne fera sans doute pas l’unanimité.
Si l’idée de partir à la découverte de ce paysan burkinabé qui a passé 40 ans de sa vie à lutter contre la désertification était a priori alléchante et si l’ouvrage a eu la bonne idée de mettre en lumière les conséquences de la désertification des terres sur l’abandon des villages et les conséquences sociales et économiques que cela a provoquées dans toute l’Afrique de l’Ouest, le ton utilisé par l’auteur est souvent en désaccord avec la simplicité et la pureté de la démarche.
Ainsi, à la lecture de ce livre, on a souvent l’impression que Damien Deville a tenté d’écrire un essai philosophique plutôt qu’un livre de témoignage. Si l’entreprise de reforestation est bien traitée dans cet ouvrage, elle est souvent noyée par des considérations philosophiques et anthropologiques, certes pertinentes, mais qui au final en agaceront plus d’un. De plus, le style de l’auteur manque de fluidité, est plein d’emphase et fait souvent perdre le plaisir de lecture malgré l’intérêt du propos.
A force de vouloir faire passer son message, Damien Deville en a oublié l’essentiel, à savoir le plaisir de lecture, et c’est bien dommage car l’accroche du roman était prometteuse. Pour ceux qui savent lire entre les lignes, il reste quelques réflexions intéressantes sur l’état actuel du monde et un personnage, Yacouba Sawadogo, dont l’histoire semble passionnante.
