« Les boxeurs finissent mal… en général » : sans coup férir mais un peu quand même

titre : Les boxeurs finissent mal… en général
auteur : Lionel Froissart
édition : Héloïse d’Ormesson
sortie : 7 juin 2018
genre : roman

Un vent de légende souffle dans ces pages. Le noble art, comme on l’appelle, prend racines dans l’Antiquité ; on retrouve des représentations de pugilistes sur des vases par exemple. Évidemment de l’Antiquité à nos jours, l’évolution a fait son œuvre, les règles ont changé et l’intérêt a pris de l’ampleur.

De près ou de loin, nous avons tous une idée de ce qu’est la boxe ; culture générale, références cinématographiques, littéraires ou bien vécu personnel. La boxe est un sport de combat qui charrie avec lui beaucoup de clichés et de figures mythiques. On peut citer Mike Tyson, Cassius Clay dit Mohamed Ali, Marcel Cerdan ou Jake LaMotta. Il suffit de prononcer ces noms pour que cela nous évoque des images ; sueurs et combats violents, pesée sous les projecteurs, journalistes assoiffés de sensations et de scandales, parfois même des images de matchs truqués. Il y a de quoi nourrir un imaginaire et ce présent ouvrage apporte beaucoup d’eau au moulin.

Le lecteur suit les histoires mêlées de ses icônes de la boxe et le destin de chacune d’elle n’est pas tendre. Il est fait de coups, de déceptions, de magouilles, d’espoirs et de rêves déchus, parfois piétinés sans vergogne. Et proportionnellement aux douleurs que ressentent ces pugilistes modernes, le lecteur éprouvera un grand plaisir à être au plus près des combats de légende, à ressentir le temps électrique et décisif d’avant rencontre, à souffrir les coups et les déconfitures, à compatir et à juger parfois une morale bien peu catholique. Les histoires se suivent et se ressemblent tout en étant singulières et sont portées par une écriture sèche, pleine de résignation et de fatalisme. Chaque mot posé est une seconde qui coule et qui rapproche le héros et le lecteur d’une fin dramatique, l’inéluctabilité d’une vie de boxeur.

Lionel Froissart, ancien journaliste sportif à Libération a – pendant plus de vingt ans – pu explorer le monde fascinant de la boxe et a développé une passion pour ce dernier. Les boxeurs finissent mal…en général est un livre hommage écrit par un amoureux, il est riche en détails croustillants et porte un regard tendre sur tous ces héros du noble art. Des légendes abîmées à qui on offre un livre à poser sur sa table de chevet, connaisseur, amateur ou simple curieux.