Le Tour du monde en 80 jours, un bel hommage

Scénario : Jules Verne, adapté par Jean-Michel Coblence
Dessin : Younn Locard
Editeur : Casterman
Sortie : 20 janvier 2021
Genre : Aventure

Le Tour du monde en 80 jours de Jules Verne retrouve une nouvelle jeunesse en version bande-dessinée. Un peu à la manière de Tintin et Milou, Phileas Fogg et son fidèle domestique Passepartout nous font vivre des aventures pleines de rebondissements aux quatre coins du monde.

Paru pour la première fois en 1872, le Tour du monde de Jules Verne relate le défi stupéfiant d’un richissime gentleman anglais, Phileas Fogg, de faire le tour du monde en seulement 80 jours. Soit il réussit son pari et double sa mise, soit il y perd sa fortune. Avec Passepartout, son fidèle domestique français et intrépide, il s’engage dans une course contre la montre et semée d’embûches à travers le globe. Ce périple sans temps mort les amène notamment en Egypte, en Inde, au Japon ou encore aux Etats-Unis.

Un texte remis au goût du jour

L’auteur Jean-Michel Coblence a du ici raccourcir et modernisé un texte bien daté, car empreint de colonialisme. Le mordant de l’œuvre original transparaît dans les dialogues, tel que ce pied de nez fait aux français : «le domestique est un français. Bavard comme l’est ce peuple, il ne pourra se retenir de parler » écrit-il en référence à Passepartout. Le duo entre le très flegmatique Phileas Fogg et Passepartout, plein de bonhomie et d’ingéniosité, fonctionne à merveille. Passepartout finit par éclipser son maître en devenant le personnage central sans qui rien ne serait possible.

Un monde riche et plein de contrastes

Le dessinateur, Younn Locard, crée un univers riche de couleurs et textures pour figurer ce voyage sans répit. Tous les modes de transport de l’époque y passent avec une prédilection pour les bateaux et la voie maritime, où Phileas Fogg voyage dans un luxe qui a peu de choses à envier aux bateaux de croisière actuels. Le trait est soigné et fait vivre notre imaginaire du voyage au long cours. Il nous donne à voir les changements de température et les variations de couleurs selon le pays traversé, la séquence indienne suintant de chaleur et d’humidité. Le dessinateur a choisi de contraster les deux personnages principaux en donnant beaucoup d’expressivité au visage de Passepartout, alors que celui de Phileas Fogg semble immuable et celui-ci ne se départit quasiment jamais de son sourire au coin des lèvres.

Dans un monde dont on peut désormais faire le tour en 53 heures chrono, le dessinateur s’est inspiré de son propre tour du monde qui a duré trois ans entre 2009 et 2021. « Nous voulions prendre le temps de voir comment au gré des étapes et des régions traversées la culture change, pouvoir observer les variations et les ruptures en passant les frontières », confie-t-il sur cette expérience durant laquelle il a remonté la route de la soie avec son compagne en stop, bus et train.

Ce Tour du monde en 80 jours façon bande-dessinée permet d’accéder à un classique de la littérature de manière efficace et rend un bel hommage à l’œuvre de Jules Verne. Les amateurs de Tintin s’y retrouveront car le récit adopte le même type de ressorts narratifs. Sa lecture est adaptée pour tout public de 7 à 77 ans et résonne comme une invitation au voyage.

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