« Le soleil se lève aussi », introduction au style d’Hemingway

Titre : Le soleil se lève aussi
Auteur : Ernest Hemingway
Editions : Folio
Date de parution : 12 janvier 2023
Genre : Roman

Premier roman littéraire d’Ernest Hemingway, Le soleil se lève aussi narre le Paris des écrivains de l’entre-deux-guerres et les fameuses fêtes de San Fermin. Récit constitué de dialogues simples, le roman parvient néanmoins à nous faire ressentir l’ambiance de ces années-là, mélange de vague à l’âme et d’insouciance forcée ainsi que la précarité émotionnelle des personnages, balancés entre l’envie de tourner la page des affres de la guerre et les séquelles indélébiles que celle-ci a laissées.

Paris, années 1920. Jake Barnes, journaliste américain, retrouve la belle et frivole Lady Ashley, perdue dans une quête effrénée d’amants. Nous les suivons, s’abîmant dans l’alcool, des bars parisiens aux arènes espagnoles, en passant par les ruisseaux à truites des Pyrénées. Leurs compagnons, Robert Cohn, Michael Campbell, sont autant d’hommes à la dérive, marqués au fer rouge par la Première Guerre mondiale.

Le fil rouge de ce récit et de la plupart des ouvrages d’Hemingway, c’est une histoire d’amour, un amour contrarié avec des amants qui tour à tour se sentent irrésistiblement attirés l’un par l’autre et en même temps, savent qu’ils ne peuvent concrétiser leur désir. Un récit où le personnage au caractère le plus solide est une femme face à des hommes détruits par la guerre, et où tous noient leur mal-être dans l’alcool et dans une fuite en avant perpétuelle, comme si fuir pouvait les aider à échapper à leur passé.

Est-ce le choix des thèmes assez durs ou tout simplement la manière de le dire, un vocabulaire rempli d’aspérités, Hemingway arrive assurément à nous plonger dans cette ambiance que certains pourraient trouver malsaine où la violence de certains propos et la nonchalance affichée par les protagonistes rendent ceux-ci assez antipathiques.

Le soleil se lève aussi ne laissera personne indifférent tant les propos de ce roman s’insinuent au fil des pages dans notre esprit. A savoir s’il plaira aux lecteurs, c’est une affaire de goût.