Le Hello Jazz Festival est passé par Namur

Ce vendredi 20 novembre avait lieu, à la Maison de la Culture de Namur (MCN), un double concert dans le cadre du Hello Jazz Festival (appelé précédemment le Skoda Jazz Festival).

Ce festival, qui a connu encore d’autres appellations, fête cette année son 30ème anniversaire.

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A l’affiche de ce soir : NATHALIE LORIERS TRIO et LAILA BIALI TRIO.
Le premier concert était celui de Nathalie Loriers, notre ambassadrice belge au piano, accompagnée d’un des meilleurs contrebassistes européens (the one and only dixit Steve Houben),  Philippe Aerts et de la talentueuse saxophoniste hollandaise Tineke Postma. Ses saxophones alto et soprano parcourent d’ailleurs le monde en jouant notamment avec les plus grands tels que Kenny Baron, Greg Osby ou encore Wayne Shorter.

Trio raffiné et étonnant, ce trio qui s’est formé pour la première fois en 2013 au Gaume jazz Festival et qui, pour l’occasion, enregistra en live le dernier CD de Nathalie intitulé Le peuple des silencieux (Werf productions). C’est pratiquement l’entièreté de cet album que le trio interpréta. Ce répertoire est, en fait, une succession de compositions originales et personnelles de Nathalie.

Dès son premier morceau Dinner with Ornette and Thelonious et ses hommages à ses homologues Enrico Pieranunzy (Canzoncina) et Lennie Tristano avec le thème magnifique Lennie knows, le public était ravi et convaincu.

Nathalie proposa des ballades (avec justement Le peuple des silencieux) mais aussi des morceaux plus intenses pour même terminer son concert de belle manière avec un morceau légèrement groovy : Funk for fun.

Au travers de toutes ses compositions, il apparaît que notre subtile et swinguante pianiste laisse beaucoup d’espace à ses deux comparses dont on relève le feeling, la dextérité mais aussi la complicité. Nathalie se permet également de laisser libre cours à des solos de haute gamme. Mais encore, à certains moments, et c’est très bien, à des combinaisons entre piano-saxophone ou piano-contrebasse pour mieux rassembler les trois instruments au début ou à la fin d’un thème.
Très beau concert qui a ouvert l’appétit aux spectateurs pour le second concert tout aussi envoûtant.

Ce second concert était donc celui de la Canadienne Laila Biali accompagnée par son excellent bassiste électrique George Koller et un de nos meilleurs batteurs belges Lionel Beuvens, qui a eu la grande faculté, comme l’a d’ailleurs souligné la redoutable pianiste, de s’adapter et d’intégrer tout le répertoire du concert le temps du soundcheck.

Laila Biali est un phénomène. Au-delà de sa sympathie, de son rire communicatif, de son perpétuel contact avec le public et son bel effort de parler français à certains moments, elle est aussi une brillante musicienne, compositrice et chanteuse qui, excusez du peu, s’est produite sur scène auprès de Suzanne Vega ou encore Sting.

Lors de son splendide concert, Laila fut capable de tout :

– présenter un jazz agrémenté de pop, rock ou encore de soul.

– de quitter son piano pour chanter seule avec ses deux musiciens ou, mieux encore, seule avec le public.

– de passer du jazz chanté à des morceaux instrumentaux.

– de jouer des standards (One note samba ou The best is yet to come) mais aussi des compos personnelles (Radiance, I’ll never smile again, Still the one).

Tout ceci avec une bonne humeur permanente et des changements rythmiques étonnants allant de la ballade à des morceaux d’un punch prononcé.

Ceux-ci étaient aussi l’occasion de montrer toutes les facettes de ses capacités vocales. Tantôt cristalline, sa superbe voix pouvait se jouer de tous les timbres et même être portante et imposante. (Ce n’est pas pour rien qu’elle soit dans les chœurs et peut-être le cœur de Sting).

Cerise sur le gâeau, Laila, anglophone d’origine, nous a chanté un morceau en français extrait de son dernier live : A la poursuite des marées.

Superbe soirée donc à la MCN grâce à ces deux concerts de grande qualité.
Je ne voudrais pas terminer cet article sans mentionner la superbe affiche qu’offre le Hello Jazz Festival mais tout en voulant souligner, petit bémol, qu’il est vraiment dommage que seule la MCN (et heureusement d’ailleurs qu’elle soit là) soit pratiquement la seule en région wallonne à y adhérer. Ce n’est pas la première année que la MCN collabore avec plaisir avec le festival et y restera certainement fidèle mais je m’étonne que tout se passe sur la région bruxelloise et en région flamande alors que certains concerts identiques sont programmés.

A propos Pierre Gérard 65 Articles
Chroniqueur pour la partie du Suricate Magazine consacrée au Jazz

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