Le Divin des frères Hanuka et Boaz Lavie

le divin dargaud couverture

scénario : Asaf Hanuka, Tomer Hanuka, Boaz Lavie
dessin : Asaf Hanuka, Tomer Hanuka
éditions : Dargaud
sortie : janvier 2015
genre : Polar, thriller

Pour ce roman graphique aux influences diverses, Asaf et Tomer Hanuka ainsi que leur scénariste Boaz Lavie se sont inspirés d’une photo de presse prise en Thaïlande et représentant un enfant soldat au regard fatigué, en train de fumer une cigarette. L’histoire de ce garçon de douze ans et de son frère jumeau sert en effet d’impulsion au récit du Divin, qui commence comme une aventure réaliste avant de s’acheminer sur les terrains du fantastique et des croyances mythologiques.

Expert en explosif, Mark suit son collègue Jason – sorte de mercenaire du dimanche – pour une mission officieuse dans le mystérieux état asiatique de Quanlom. Là, il se retrouve pris en otage par un groupe d’enfants armés jusqu’aux dents et bien décidés à empêcher les deux américains de perturber l’esprit qui habite les montagnes, le Dieu-dragon Leh.

Le scénario de Lavie est finalement assez basique et débouche très vite sur un défilé de morceaux de bravoure permettant aux dessinateurs de s’en donner à cœur-joie. Les scènes d’action et de fantastique donnent libre cours à la folie visuelle des frères Hanuka, notamment dans l’attaque du dragon ou dans une marche de statues géantes particulièrement impressionnante. Le pouvoir télékinétique de l’un des enfants donne également lieu à des tableaux cataclysmiques – et parfois assez gores – que les facétieux Hanuka n’hésitent pas à étendre en pleines pages.

Le charme du Divin réside à la fois dans le plaisir enfantin à feuilleter un récit d’aventures à l’ancienne et dans la diversité des influences visuelles et narratives. Si sur le plan du graphisme et de la mise en page, Asaf et Tomer Hanuka puisent principalement leur style dans les comics américains, Boaz Lavie va plutôt chercher ses thématiques et sa narration du côté du manga. Partagée entre ces extrêmes, cette bande dessinée israélienne manque peut-être un peu de singularité et d’identité propre mais son efficacité immédiate et son allure visuelle en font un bel objet de divertissement.

(À noter que l’album se clôt sur une galerie d’illustrations d’une grande beauté, qui rappelle une nouvelle fois, s’il en est encore besoin, que la BD est aussi un art.)

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