Le Chant de l’assassin : une enquête sur un air de musique country

Titre : Le Chant de l’assassin
Auteur : R.J. Ellory
Edition : Sonatine
Sortie : 23 mai 2019
Genre : Thriller

1972. Henry Quinn a 21 ans. Il sort du pénitencier de Reeves après trois ans, trois semaines et quatre jours d’incarcération et s’apprête à retrouver sa liberté. Rentrer chez son alcoolique de mère pour s’occuper d’elle. Reprendre sa carrière de chanteur là où il l’a laissée. La vie s’ouvre devant lui. Mais avant ça, Henry Quinn a une promesse à tenir : se rendre à Calvary pour remettre une lettre à la fille de son ami et codétenu, Evan Riggs. Ce dernier n’a jamais vu son enfant, ne connaît que son prénom, mais il espère que son frère, Carson, shérif de Calvary, pourra aider Quinn à la trouver.

Cependant, les choses ne sont pas aussi simples. Les langues sont nouées, les destins emmêlés, les secrets profondément enterrés. La fille s’est volatilisée et personne ne semble disposé à aider ce jeune étranger dans sa quête, bien au contraire. Henry Quinn, entêté et obstiné, va devoir démêler les histoires du passé, au risque de s’attirer une série d’ennuis, s’il veut mener à bien la mission qui lui a été confiée.

Le Chant de l’assassin suit les pas de deux jeunes chanteurs, Henry Quinn et Evan Riggs qui, à 30 ans d’écart, semblent partis pour suivre un destin similaire. De nombreux points communs se font voir entre Quinn et Riggs, du talent musical à la consommation d’alcool en passant par les filles qu’ils fréquentent. Pourtant, R.J. Ellory met en lumière l’importance des choix et des actes par rapport aux aptitudes ou caractéristiques innées. Ce sont ces choix qui marquent la différence entre les deux héros et qui nous rappellent notre liberté d’agir face aux situations parfois complexes de la vie.

Ellory offre un roman au rythme effréné, dans lequel les scènes sont relativement courtes et décrites de sorte qu’elles se jouent plus qu’elles ne se lisent. Lire Le Chant de l’assassin équivaut presque à regarder un film. L’ambiance y est grise et pesante. Le West Texas y apparaît comme un lieu reculé où Calvary est un village fantôme qui a cessé d’évoluer dès l’incarcération d’Evan Riggs au pénitencier de Reeves. On y retrouve tous les éléments attendus dans ce genre de lieu : un shérif tyrannique en poste depuis (trop) longtemps, un saloon où se retrouvent des anciens qui se connaissent sur le bout des doigts, des filles en jeans et bottes de cowboy, une omniprésence de l’alcool, des lois et des règles sociales différentes…

Le texte est bien écrit, avec un style et un tempo relativement soutenus. Il faut quelques chapitres pour parvenir à entrer totalement dans le roman à cause de phrases parfois alambiquées qui ralentissent a priori la lecture. Toutefois, une fois le rythme posé, les tournures de phrases servent l’histoire en approchant le lecteur au plus proche de l’action. En outre, la traduction depuis l’anglais par Claude et Jean Demanuelli est irréprochable.

Le scénario est bien ficelé, chaque personnage détaillé, chaque événement minutieusement prévu. C’est ce qui fait la force du livre et donne à son intrigue le pouvoir de capter le lecteur et de le tenir en haleine jusqu’à la dernière ligne.

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