Titre : La route des Indes
Auteur.ice : Simone Van Der Vlugt
Edition : 10/18
Date de parution : 07 mai 2025
Genre du livre : Histoire
Porter un regard neuf sur la période coloniale est une tendance de fond que l’on observe dans toutes les sociétés occidentales et que l’on retrouve par conséquent également dans la littérature. Proche de nous, on pense évidemment aux ouvrages de David Van Reybrouck Congo et Revolusi qui parlent respectivement de l’aventure coloniale Belge et Néerlandaise, mais bien d’autres auteurs ont abordé ce sujet. C’est notamment le cas de Simone Van Der Vlugt qui dans La route des Indes revient sur un pan décisif de l’histoire des Pays-Bas, la conquête des Indes orientales.
Dans l’Amsterdam de 1623, Eva Ment, fille d’un marchand de tissus, rencontre le très en vue Jan Coen. Elle n’a que dix-huit ans, lui en a trente-sept. Gouverneur général de Batavia, il a déjà parcouru le monde au sein de la Compagnie des Indes orientales et s’est fait une place de choix dans le marché lucratif des épices. D’emblée Eva et Jan se choisissent. Mais ils n’ont aucune idée des obstacles qui les attendent. Épidémie de peste, guerre contre la monarchie espagnole qui s’éternise, rivalité commerciale avec les Anglais : le couple devra affronter bien des défis avant de s’unir et de prendre enfin la route vers l’est.
L’intérêt de cet ouvrage est multiple. D’une part, comme dans le roman de Yan Lespoux, Pour mourir, le monde, l’autrice décrit en détails l’éprouvant voyage vers les Indes, les conditions épouvantables dans lesquelles se déroulait la traversée, la maladie, la faim, la soif, loin des récits héroïques de certaines hagiographies. D’autre part, elle propose une vision assez réaliste des conditions et des objectifs de la colonisation, à savoir le commerce et l’enrichissement d’une nation au détriment d’une autre, en utilisant tous les moyens nécessaires, y compris la force brute, pour y arriver.
Des thèmes qui poussent à la réflexion sur l’essence même du capitalisme et sur l’enrichissement de nos sociétés qui s’est souvent fait au détriment des autres nations.