La Clé de Gaïa : un feel good play au Public

De Lina Lamara. Mise en scène de Cristos Mitropoulos. Avec Lina Lamara et Pierre Delaup. Du 23 janvier au 2 mars 2019 au Théâtre Le Public.

Lina Lamara n’est pas tout à fait une inconnue. Après avoir bossé sur plusieurs comédies musicales, elle a effectué un passage par l’émission télévisée The Voice. C’est par la suite que lui est venue l’idée de créer un spectacle mêlant sa passion pour la chanson et la volonté de témoigner de ses origines franco-algériennes. Après un certain succès à Cannes, Avignon et à Paris, c’est maintenant au Théâtre Le Public qu’elle va proposer La Clé de Gaïa aux spectateurs.

Gaïa, c’est Lina, c’est le surnom que lui donne sa Mouima, sa grand-mère. Gaïa est éduquée dans la culture de son pays d’origine (l’Algérie) et de son pays d’adoption (la France) mais ne rêve que d’une chose, devenir chanteuse de blues et de soul. En grandissant, elle se sent l’envie de replonger dans ses souvenirs d’enfance : les chants arabes, les repas avec toute la famille, les sorties au hammam, le jour où elle devient une femme, etc. jusqu’à finalement apprendre les secrets de cette grand-mère haute en couleurs.

Dès l’entrée, le décor est planté, une tente berbère se dresse sur la scène et Lina Lamara, habillée le plus simplement du monde et pieds nus, trône au centre de la scène accompagnée de Pierre Delaup, assis, guitare sur les genoux. Et le public part en voyage pendant une heure vingt. Lina parle, change de rôle, chante, en arabe, en français, en anglais. Pierre l’accompagne, lui répond en musique, sert aussi de personnage masculin silencieux. Car Lamara donne essentiellement la parole aux femmes de sa famille.

Pourtant l’histoire manque peut-être d’originalité, les personnages de profondeur et le musicien pourrait être sûrement bien mieux utilisé. Mais c’est sans compter sur l’énergie de la chanteuse-comédienne ! Elle possède de véritables talents de conteuse, chante d’une voix magnifique et joue les différents personnages avec une sincérité admirable. Et si ce n’est pas le message de la pièce qu’on retiendra principalement, on sort de la salle avec la pêche, l’envie de sourire à la vie, heureux d’avoir passé 1h20 de bonheur en compagnie de Lina et Pierre.

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine