Kill Fiction au TTO jusqu’au 19 mars

© Vivien Ghiron

VivienGhiron

De et mise en scène de David Nobrega, avec Benjamin Torrini, Wilhem Baerdemaeker, Colin Javaux, Mathieu Fonteyn, Jonathan Simon, Emilien Vekemans. Du 17 février au 19 mars 2022 au Théâtre des Tanneurs.

Tu aimes le cinéma américain ? Les films d’actions ? La patte Tarantino ? L’hémoglobine et les tueurs en survêtements ? Kill Fiction est fait pour toi.

C’est presque une madeleine de Proust qu’on déguste pendant une heure-quarante. Six comédiens sur scène et une mise en scène audacieuse et rocambolesque. Le personnage principal de cette pièce : la folie. Mais attention, pas l’anarchique qui nous emmène dans le chaos mais la subtile, tout en nuance qui distille avec humour et intelligence des petites pépites de plaisir.

A l’écriture et à la mise en scène, nous avons David Nobrega. Sur scène, le huit clos est tenu de main de maitre par Benjamin Torrini, Wilhem Baerdemaeker, Colin Javaux, Mathieu Fonteyn, Jonathan Simon et Emilien Vekemans. Le pitch est simple : six tueurs qui enquêtent pour débusquer la taupe qui s’est infiltrée parmi eux. On sent l’inspiration de Reservoir Dogs dans les dialogues et les retournements de situations successifs.

Tout est original, frais, pétillant et on rit à en avoir mal au ventre. C’est que, parmi les comédiens, une véritable alchimie est observable et nous permet de prendre le même plaisir qu’eux sur scène. Les clins d’œil au cinéma américain sont subtils et utilisés à bon escient. On pourrait dire que dans cette pièce, à l’instar de Lavoisier, rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme.  De tout ces éléments connus, qui font presque parti de la pop culture, on observe un genre tout à fait singulier avec une prise de risque certaine. Le genre comique est un des plus difficile à réussir parce que l’humour c’est avant tout quelque chose de personnel. Ici, ce qui fonctionne c’est que le plaisir est communicatif. Que la folie qui règne sur scène est presque électrique. C’est une parenthèse tout à fait délicieuse à savourer que l’on soit un amateur de film du genre ou pas.

Dans ces mois d’hiver, de grisailles et de pluie, Kill Fiction nous amène une bouffée de bonne humeur, des punchlines hilarantes et une envie de se déhancher au son de Pulp Fiction. De là à dire que Vincent Vega et Jules Winnfield approuveraient, il n’y a qu’un pas, qu’on franchit bien évidemment. Kill Fiction se joue au théâtre de la Toison d’Or jusqu’au 19 mars, allez les applaudir, vous ne serez pas déçus.