Journal d’un homme heureux de Philippe Delerm

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auteur : Philippe Delerm
édition : Seuil
sortie : octobre 2016
genre : roman et nouvelles

« La beauté se raconte encore moins que le bonheur » (Simone de Beauvoir, La force de l’âge). C’est pourtant le pari que prend Philippe Delerm dans son œuvre. Épicurien au sens philosophique du terme, il nous parle de ce qui se raconte si peu, si mal.

Pour résumer Journal d’un homme heureux, difficile de ne pas faire honneur aux mots de l’écrivain lui-même, ceux-là mêmes repris sur la quatrième de couverture.

« Je me suis levé ce matin en pensant que la journée allait être bonne. Je crois que je me coucherai ce soir en me disant que je suis le plus heureux des hommes. Comment ne pas frissonner un peu à cette idée ?
Je suis riche, incommensurablement riche de ce qui manque à presque tout le monde : le temps. »

Pendant un an, à 37 ans, l’auteur de La Première Gorgée de bière et autres plaisir minuscules (1997) tient un journal. La raison ? Cette année est une année heureuse, dédiée à l’écriture du roman Autumn (1988), à sa famille et à son travail dans l’enseignement.

Dans ce livre, il ne « raconte rien », il nous partage des choses anecdotiques et se montre même répétitif. Loin des cercles littéraires parisiens, il parle du temps qu’il fait, de son jardin qui croît et du plaisir d’écrire son journal.

Pourtant, ce livre ne saurait se réduire à des pages d’ennui. Il se lit petit à petit, comme des pauses méditatives pour se rappeler d’observer et d’aimer ce et ceux qui nous entourent. Sans prôner, juste en (d)écrivant, il valorise la tempérance et le bonheur de l’essentiel. Par des commentaires rétrospectifs, actuels, Philippe Delerm nous donne quelques éclairages mais, et bien lui en prend, ne renie rien de ses mots et de son bonheur d’alors.

Il est dur de recommander ou non ce livre tant ce qu’il apporte est dans le texte et complètement ailleurs. Simone de Beauvoir disait, « Dans toute mon existence, je n’ai rencontré personne qui fût aussi doué que moi pour le bonheur (…) » (La Force de l’âge). C’était sans compter sur M. Delerm.

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