Johnny English contre-attaque, Bond à rien

Johnny English contre-attaque
de David Kerr
Comédie, Espionnage
Avec Rowan Atkinson, Emma Thompson, Olga Kurylenko
Sorti le 10 octobre 2018

Sept ans déjà se sont passés depuis les dernières aventures du plus maladroit des espions de Sa Majesté. Alors qu’il incarnait le commissaire Maigret pour la télévision britannique depuis 2016, Rowan Atkinson a décidé de troquer sa pipe pour enfiler une nouvelle fois son smoking et sauver le monde !

Le moins que l’on puisse dire est qu’il est toujours aussi agréable de retrouver les personnages issus de l’imagination du comédien britannique. Qu’il s’agisse de Mr. Bean, de Johnny English ou de Black Adder – désespérément absent de nos écrans depuis une ultime apparition en 1999 –, Atkinson parvient à chaque fois à viser juste en nous offrant de retrouver ses créations.

Qui plus est, ces retours sont toujours amenés de façon cohérente, en accord avec l’évolution des personnages. Si dans Johnny English 2, on retrouvait l’espion en méditation dans un monastère, on le découvre ici mis au ban des Services Secrets et oublié de tous.

Dans ce nouvel épisode, Johnny English est devenu professeur de géographie dans un collège privé et soudainement rappelé par ses supérieurs suite au piratage des serveurs du MI-7. Figurant parmi les seuls agents encore vivants à ne pas apparaître dans les bases de données numériques, il deviendra le seul agent capable de régler la situation.

Rien de bien original pour ce retour de Johnny English et la construction du scénario est la même que pour les précédents opus. Notre héros est ainsi déconsidéré par ses pairs durant tout le film et enchaîne quantité de situations cocasses avant de devenir malgré lui l’homme providentiel. Pourtant, ce troisième opus est plus riche qu’il n’y paraît.

Avant toute chose, on sent que les scénaristes ont revu leurs classiques avant de s’atteler à l’écriture. Ressortent ainsi des références évidentes à divers James Bond comme Opération Tonnerre, Rien que pour vos yeux ou Goldeneye. En dehors de cela, on trouvera encore çà et là quelques plaisanteries et mimiques rappelant quelque peu Mr Bean.

Mais Johnny English contre-attaque trouvera principalement son originalité dans sa conception. Le héros étant supposé traquer un hacker, il décidera d’en revenir à la simplicité la plus totale dans le choix de ses gadgets et de la jouer non-numérique. En ressort un film volontairement démodé avec quelques accents nostalgiques.

Mais aussi sympathique soit-il, ce nouvel épisode souffre d’un défaut majeur : malgré la présence d’un scénario complet, le film est souvent constitué comme une succession de sketches, ce qui alourdira parfois le déroulement de l’intrigue. La plupart des séquences – notamment celle où le héros s’essaie à la réalité virtuelle – font cependant mouche et on se laissera facilement prendre au jeu.

En conclusion, Johnny English contre-attaque est une réussite. Une réussite sans grande prétention et très facile à anticiper mais le tout reste drôle. Certains moments vous feront hurler de rire et c’est au fond ce qu’on attend d’un tel film : du rêve, de la nostalgie, un peu d’exotisme, de la fantaisie, et de nombreux fou-rires !