Joe Jackson : Fast Forward

Pour peu que vous soyez un adepte de la musique pop rock, le nom de Joe Jackson ne devrait pas vous être inconnu. Le musicien et chanteur britannique est, depuis les années 80, devenu un incontournable du genre.

Pourtant, alors qu’il décide de tourner le dos à l’industrie de la pop commerciale vers 1987, Joe Jackson devient un marginal et ses albums en souffrent, faute à une volonté de scission trop accentuée. C’est pourquoi, il revient vers la pop rock plusieurs années après.

Mais le mal est fait, seuls quelques fans continuent de suivre la carrière de celui à qui l’on doit le célèbre morceau Steppin’ Out ou encore le plus intimiste Is she really going out with him. Les sonorités de Fast Forward, le nouvel album en date, se rapprochent d’ailleurs grandement de ce succès datant de… 1979.

Le fait que Fast Forward nous rappelle des sonorités d’une autre époque prouve à quel point Joe Jackson travaille davantage dans la continuité que dans l’humeur du présent. Une qualité qui peut susciter l’admiration ou l’indignation, c’est selon.

Fast Forward a été enregistré dans quatre villes différentes (New-York, Berlin, Amsterdam et La Nouvelle-Orléans). Dans chacune de ces villes, Joe Jackson a souhaité travailler avec des musiciens locaux, ayant un ancrage marqué (ou marquant) dans l’endroit visité.

Par exemple, Greg Cohen (bassiste de nombreux artistes comme Bob Dylan, Lou Reed ou Marianne Faithfull) et Earl Harvin (batteur de Air, Seal ou encore les Tindersticks) ont collaboré avec lui sur la partie berlinoise du projet. Toute cette richesse musicale et technique, Fast Forward en est gavé.

Pourtant, cet éclectisme nous a quelque peu énervé. Et pour cause, même si il est qualitativement irréprochable, ce dix-huitième album est très inégal. Difficile pour le mélomane d’y trouver réellement une continuité d’écoute agréable.

Néanmoins, nous pourrons nous consoler sur le fait que la seconde partie de l’album est bien plus homogène que la première.

En résumé, Joe Jackson surprend encore et semble passer les âges de bien belle manière. Mais cette cuvée 2015 ne sera pas celle qui retiendra l’attention des fans.

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.

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