« Je ne cours plus qu’après mes rêves », une leçon de vie captivante

Titre : Je ne cours plus qu’après mes rêves
Auteur : Bruno Combes
Editions : J’ai Lu
Date de parution : 3 juin 2020
Genre : Roman

Tôt ou tard, nous rencontrons tous dans la vie des moments d’un tel désarroi qu’il nous est impossible d’avancer. Des montagnes qui paraissent écrasantes et infranchissables. Et pourtant, démunis, désenchantés, c’est souvent dans les sentiers les plus sombres que la vie nous envoie un signe. Une étincelle de lumière, une décision à prendre, une chance qu’il faut saisir.

Louise, Louane et Laurène, trois femmes qui ne se connaissent pas, sont au bord du précipice de leur existence. Louise est une femme âgée qui, ayant perdu depuis peu son mari, se retrouve seule pour affronter une maladie neurodégénérative. Ses enfants décident qu’il vaut mieux pour elle qu’elle soit placée en maison de repos. Petit à petit, elle se voit sombrer dans l’oubli, dans un établissement où les personnes comme elle sont infantilisées, ou pire, traitées comme des animaux…

Louane, jeune fille de 18 ans, subit l’autoritarisme de son père au risque d’assister avec passivité au déroulement de sa propre vie. Ayant raté son bac, elle reçoit une punition démesurée : l’annulation de ses vacances et un travail sentencieux de deux mois dans une résidence pour personnes âgées. L’angoisse des résidents, rugissant la nuit comme des êtres en cage, plonge Louane dans une détresse dont elle ne sait plus comment sortir.

Laurène a 39 ans et ne vit que pour le travail. Sa vie privée est vide de sens, elle remplit sa profonde solitude par des relations fugaces la nuit. Son seul moteur est la réussite professionnelle qui lui procure toujours l’estime de son père et lui offre un confort matériel non négligeable. Au fur et à mesure qu’elle progresse dans un boulot qui requiert efficacité et absence de sensibilité, son dégoût de soi augmente et l’amène à craquer.

Le destin, la vie ou peut-être Dieu, tracent un chemin commun aux trois femmes, qui se retrouvent ainsi réunies, forcées d’apprendre à se connaître. Chacune devient le reflet de l’autre dans un mécanisme qui les pousse à remettre en question la place qu’elles pensent occuper dans le monde. Ainsi, elles apprennent à toucher à l’essentiel, retrouver foi en l’amitié et en l’amour, pour redécouvrir la joie de vivre.

C’est avec art que l’auteur a peint ses personnages. Loin d’être des caricatures, chaque intervenant du récit a une psychologie qui lui est propre, avec des traits de caractère qui sont le fruit de souffrances, de contradictions et de rêves. Aussi, le roman est rédigé avec une fluidité qui plonge le lecteur dans le cœur de l’histoire tout en lui faisant oublier qu’il est en train de lire. Les sentiments bourgeonnent, croissent et s’épanouissent tout au long du roman, dans une succession agréable d’émotions. De la tristesse à la tendresse, nous sommes transportés dans un voyage surprenant.

Bruno Combes nous comble avec un roman empli de délicatesse et d’humanité.

La poursuite des rêves et la recherche du bonheur ; voici un thème très à la mode dans notre société où fleurissent les courants de pensée du « développement personnel ». Cependant, l’auteur nous fait cadeau d’une histoire qui va bien au-delà des « sois qui tu veux être ». Une histoire qui, avec douceur, se fraye un chemin jusqu’à notre cœur pour nous pousser à réfléchir, à nous remettre en question et, peut-être, à agir. Car chacun de nous fait face aux intempéries de l’existence, chacun de nous doit retrouver l’essentiel pour faire le choix de prendre sa vie en main.

A propos Donata Vilardi 25 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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