Hellfest 2015 : Chronique de 3 jours de bonheur dans l’enfer de Clisson (Partie 1)

Rarement, un événement musical aura suscité autant de débats et de polémiques absurdes. Adoré par les fans de métal, diabolisé par quelques fous prônant l’amour de Dieu, le respect, la tolérance envers les différences (de belles valeurs qui ne semblent pas d’application ici), le Hellfest a dû faire face aux extrémistes catholiques (si si, ça existe encore).

Un combat vain de plus dans un monde déjà saturé de conflits en tous genres qui suscite, outre les réactions importantes comme on a pu le voir par le passé à l’Assemblée Nationale avec les intervention du très regretté Patrick Roy (dont vous pouvez voir l’une des dernières et très émouvante interventions pour défendre le festival et la musique métal ci-dessous), un véritable questionnement sur la manière dont est vu le métal en France de la part des français eux-mêmes mais aussi de la part du public étranger qui ne comprend vraiment pas pourquoi cet événement pose réellement problème.

 

On avait avancé le fait que les habitants de Clisson étaient véritablement contre le Hellfest de par ses nuisances. Or, il apparaît que le festival a à son actif quelques 1000 bénévoles de Clisson qui s’investissent énormément pour que le festival se passe dans les meilleures conditions possibles. Si les Clissonais étaient contre le Hellfest, il serait plus probable (dans un pays où l’on descend dans la rue bien plus souvent qu’en Belgique) de voir ces 1000 personnes (voire plus) manifester à l’entrée de festival, crever les pneus des voitures ou saccager l’ambiance.

Bref, pour nous, les belges, qui connaissons le Graspop qui accueille les mêmes groupes depuis plus de 20 ans sans qu’aucun donneur de leçon ne vienne tenter d’empêcher son fonctionnement, un tel tollé est tout simplement surréaliste. On finit d’ailleurs par se demander si la France n’est pas devenue à son tour le pays du Surréalisme quand on voit que cette année, les menaces se sont concrétisées par du vandalisme quelques jours avant l’édition 2015. Un fait vraiment navrant quand on sait tout le travail qui est fourni par l’équipe du Hellfest pendant toute l’année.

En tout cas, ce qui est certain, c’est que ces anarchistes à la petite semaine n’auront pas eu raison de la volonté et la bonne humeur de l’équipe et des festivaliers venu très nombreux fêter leur amour à la musique, tout simplement. Car, si le festival est souvent catalogué «métal», on y trouve, en fait, beaucoup de styles différents qui ne sont pas forcément des variation du métal, mais bien du rock en général.

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Il suffit de prendre l’affiche très alléchante de cette année pour s’en rendre compte rapidement. Il est vrai que le succès du festival étant croissant chaque année, l’édition 2015 fut très rapidement complète. En trois semaines, tous les pass de 3 jours furent vendus alors que l’affiche n’était même pas complète. Un phénomène de plus en plus courant en Europe et tout spécialement au Wacken, en Allemagne, qui affiche également complet avant même la première annonce de groupes!

Ce phénomène, outre le côté inconvenant qu’il peut susciter chez ceux qui ne peuvent se procurer un pass, témoigne davantage de l’attachement croissant qu’a le public pour le festival et de la qualité de celui-ci. Voilà qui balaie toutes les critiques que peuvent faire les «bien-pensants» qui ne connaissent finalement pas le festival où règne une ambiance bon enfant basée sur le partage et la bonne humeur.

De plus, cette année, le Hellfest se devait d’être encore plus grandiose puisque c’était la dixième édition du festival. Il est évident que les organisateurs n’avaient pas lésiné sur l’affiche qui proposait quelques 160 groupes répartis sur six scènes pendant trois jour! Autant dire qu’il fallait bien s’organiser à l’avance pour établir un programme précis si l’on voulait voir un maximum de groupes et ne surtout pas rater les principaux.

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Contrairement à ce que l’on peut s’attendre dans la plupart des festivals, au Hellfest, pas de jour plus calme, pas d’ennuis et aucun répit ! Les concerts s’enchaînent à une cadence infernale et si vous ne trouvez pas votre bonheur tout au long des trois jours sur chaque scène, c’est que vous n’aimez visiblement pas le rock! Car il y avait du lourd et cela dès le vendredi avec des groupes qui ont déjà beaucoup sillonné l’hexagone comme Sticky Boys, Sylosis ou les excellent Truckfighters et leur stoner pure souche.

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L’ambiance montait visiblement à chaque heure avant que n’apparaissent les grands noms de la journée comme Billy Idol, Motorhead (qui fit un show un peu en deçà, Lemmy apparaissant très fatigué depuis ses soucis de santé), Five Finger Death Punch qui durcit un peu le ton et remua les foules.

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Notons aussi la performance de Bloodbath avec un Nick Holmes ensanglanté et hurlant à souhait.

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Mais rien n’égale le spectacle aussi théâtral que musical d’Alice Cooper!

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Le roi du shock-rock a donné une performance splendide en tous points accompagnés de ses musiciens habituels et de Nita Strauss, la nouvelle guitariste qui nous a dévoilé un jeu de guitare des plus impressionnant.

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On eut droit bien entendu aux classiques No More Mr. Nice Guy, Department of youth, Hey Stoopid, I’m Eighteen ou encore le fameux Poison pour clore cette setlist infernale.

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Mastodon a également fait trembler la scène de la Valley. Un groupe qui est devenu incontournable de par sa singularité et la qualité de des compositions et prestations.

Et puis, cette soirée sera consacrée aux revenants. Oui, car ce soir-là, on verra des groupes comme Lamb Of God (dont le chanteur avait été emprisonné injustement), Judas Priest qui aura vraiment impressionné par un show monumental tant visuellement que vocalement. Et enfin, Slipknot qui allait conclure cette première journée fort chargée en souvenirs et en décibels.

Pour lire le résumé de la deuxième journée, cliquez ici.

Pour lire le résumé de la dernière journée, cliquez ici.

A propos Christophe Pauly 485 Articles
Journaliste et photographe du Suricate Magazine

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  1. Hellfest 2015 : Chronique de 3 jours de bonheur dans l’enfer de Clisson (Partie 2) • Le Suricate Magazine
  2. Hellfest 2015 : Chronique de 3 jours de bonheur dans l’enfer de Clisson (Partie 3) • Le Suricate Magazine

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