Gilbert Fastenaekens – In Silence

Le Botanique nous ouvre les portes d’une de ses jolies salles de style art Nouveau sur la première exposition rétrospective du travail de Gilbert Fastenaekens, un de nos plus grands photographes contemporains, In Silence.

L’exposition se déroule sur un parcours à la fois thématique, puisque qu’elle réunit neuf séries de photographies de l’artiste, et chronologique passant de ses réalisations les plus anciennes au rez-de-chaussée aux plus récentes à l’étage. Le chemin est émaillé de tirages et d’installations, de portraits vidéo dont notamment Libre de ce monde, où l’artiste a demandé à 1500 personnes, et ce durant 15 jours, de se présenter devant une caméra et d’avoir un fou rire.

On commence par la série Nocturne qui capture des lieux urbains de nuit et à laquelle répond Essai pour une archéologie imaginaire qui interroge avec le mystérieux que confère l’obscurité, la place des bâtiments laissés à l’abandon dans l’avenir faisant des rapprochements avec des vestiges anciens connus comme les entrées des grands temples égyptiens. Il nous offre des images densément irréelles et presque belles même si le cadre urbain ou les vieilles usines désaffectées n’ont rien de poétique au premier abord.

A l’étage supérieur, on découvre quelques images de la série Site I et II, qui se composent d’images en noir et blanc et en couleur de bâtiments encore en construction, de murs aveugles de Bruxelles ou encore de ruines industrielles de Lorraine qui ne sont pas destinés à être photographiés de manière artistique. A cette série en répond une autre : Correspondance. Celle-ci est le fruit du travail de l’artiste sur l’urbanisme de la ville de Bruxelles. Il a en effet photographié, sur le modèle d’anciennes cartes postales de la ville, les mêmes endroits pour questionner la notion de temporalité avec pour toile de fond les édifiantes métamorphoses de la ville. Et enfin, la série qui doit être la plus énigmatique Noces que le photographe a réalisée entre 1988 et 1995 dans la forêt de Vauclair qui devient le décor d’une expérience sensorielle profonde. Cela se traduit par de grands tirages en noir et blanc impénétrables presque secrets.

Le travail de Gilbert Fastenaekens est le fruit d’une réflexion sur l’urbanisme liée à une patience, un temps très long de réflexion avant la prise. Une photographie qui ne joue plus uniquement sur l’instantané de l’image mais aussi sur la lenteur, la réflexion, les sentiments qui nous imprègne. Une photographie qui se base sur le chemin intérieur poursuivi pour photographier un instant précis qui devient donc l’image d’une sensation.

Plus d’infos:
Exposition jusqu’au 29 mars 2015
Site web: http://botanique.be/fr/expo/gilbert-fastenaekens-silence

A propos Daphné Troniseck 254 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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