Game Of Thrones : La bataille des rois, à la redécouverte d’une saga culte

Scénario : Landry Q. Walter
Dessin : Mel Rubi
Éditeur :  Dargaud
Sortie :  10 avril 2020
Genre : Medieval Dark Fantasy

Après les livres et la série, voici l’adaptation en comics de Game of Thrones. Ce n’est d’ailleurs pas le premier essai, un roman graphique de six volumes et un hors-série, intitulé le Trône de Fer, reprenant le premier tome de la saga étant sorti en 2012. Néanmoins, au vu du succès mitigé du premier volume, il a été fait appel à un niveau scénariste et dessinateur. De plus, pour s’assurer de la fidelité à l’oeuvre originale, George R.R. Martin supervise l’ensemble de l’adaptation. Avec La bataille des rois, les auteurs s’attaquent donc au deuxième tome de la saga.

L’intrigue commence dès lors avec l’arrivée de Tyrion Lannister à King’s Landing et surtout l’apparition du personnage de Stannis Baratheon. Comme dans les livres, chacun des neufs chapitres est consacré à un personnage. On suivra essentiellement dans ce premier volume de 180 pages les personnages de Joffrey Baratheon, Arya Stark, Jon Snow et Daenerys Targaryen.

Un scénario simplifié mais qui tient la route

Comme mentionné ci-dessus, c’est Landry Q. Walter, auteur de plusieurs comics et romans graphiques comme Odd Thomas (2012) et qui collabore aussi régulièrement avec Disney Adventures Magazine, qui s’est vu confier la tâche de narrer le deuxième tome. La difficulté réside en la transposition d’une profusion d’informations, d’intrigues et de personnages qu’il a fallu amaigrir pour entrer dans le format de la bande dessinée. La conséquence de cette mise à la diète est une simplification des traits de caractère et des dialogues raccourcis pour épouser les contraintes du format graphique, qui perdent dès lors en force et en subtilité. Les meilleurs exemples sont ceux de Tyrion qui perd beaucoup de son talent cynique et de Lord Varys, d’habitude plus rusé. Néanmoins, on peut dire que le scénariste s’en est très bien sorti dans l’ensemble, au vu des contraintes imposées par le format.

Un graphisme réussi

Côté graphique, Mel Rubi a rattrapé les échecs de la première bande-dessinée jugée trop classique, enfantine et uniformisée. Ce dessinateur américain de comics a notamment travaillé pour des éditeurs comme Marvel, Dark Horse ou encore Dynamite Entertainment. Il tire ses influences d’auteurs comme Frank Frazetta, John Buscema et Bernie Wrightson et a travaillé sur des séries telles que Red Sonja et Doctor Strange. Dans La bataille de rois, il reprend avec fidélité, les codes physiques des romans. Cela donne de l’authenticité, et surtout, permet de distinguer les différences avec la série télévisé. Par exemple, comme dans les romans Daernerys prend l’allure d’une femme aux cheveux courts tandis que Stannis Baratheon est bel et bien chauve.

Alors que dans le Trône de Fer, il était très difficile de distinguer les personnages, ici, les traits sont propres à chacun. Certaines planches sont tout simplement magnifiques, les couleurs et les décors se marient parfaitement avec l’ambiance et la gravité de l’histoire. L’ensemble est dynamique et en totale harmonie avec le scénario.

En conclusion, adapter Game of Thrones en comics est une démarche plutôt intéressante mais pas indispensable pour qui en connaît déjà l’histoire. Dans le cas d’adaptation se pose toujours la question de leur intérêt. Le comic paraît quelque peu surnuméraire même si dans La Bataille des rois, l’adaptation reste suffisamment sérieuse pour mériter qu’on s’y attarde

A propos Alphonsa-Madel Bocklant 32 Articles
Journaliste du Suricate Magazine