Foster the people: Supermodel

Il y a trois ans, le groupe Californien Foster the people, nous gratifiait d’un ablum indie pop sautillant, Torches. Le verdict ne s’est pas fait attendre : véritable succès immédiat et international.

En tournée mondiale et présents dans les plus gros festivals durant près de deux ans, les trois membres ont enfin réussi à se poser pour nous sortir un deuxième album studio Supermodel. Ce dernier, écrit par Mark Foster et le musicien Paul Epworth au détour d’un trip au Maroc, compte onze pistes…

Onze pistes pour convaincre qu’il ne s’agissait pas d’un coup de chance pour Torches, et que Foster the people est bel et bien ce qu’il prétend être. Challenge accepted !

Premier constat : Supermodel est bien plus sombre que son prédécesseur. Une sorte de psyché-dark moyennement révolté (je dis moyennement, parce que ça ne transparaît pas toujours à l’écoute) sur des thèmes actuels tels que la surconsommation, le monde moderne capitaliste, les aspects sociaux qui en découlent.

Pas évident de danser frénétiquement sur ce genre de questions existentielles. C’est un peu comme venir sabrer le champagne à une réunion d’alcoolique anonyme… Sauf que, comme on est francophone et qu’ils chantent en anglais, on peut tout se permettre !

Encore faudrait-il qu’il y ait des morceaux musicaux propices à ce genre d’obscénité. Bon alors, si c’est sérieux et qu’on danse pas, quand « c’est qu’on s’amuse ? »

Dejà avec The Angelic Welcome of Mr. Jones, un entracte spirituelle très courte d’un canon presque biblique de différentes voix acoustiques en chœur. Somptueuses voix magistralement orchestrées mais tout de même…C’était le moment « wtf » de l’album.Cela étant, la pression est bien redescendue.

Pour Pseudologia Fantastica… c’est plus difficile de se positionner. Le morceau est l’un des singles de l’album, déjà sorti il y a quelques mois. Les premières notes donnent très sincèrement l’impression que le chanteur est derrière un micro dans un guichet de la sncb. C’est très irritant. Mais quelques secondes plus tard, la voix revient à la normal. On s’est juste hérissé les poils du bras pour rien.

Ensuite vient cette sensation brumeuse d’avoir consommé des champignons hallucinogènes et de voir le monde à travers un caléidoscope, pas désagréable comme sensation. On est entre BRNS et Girls in Hawaï avec une voix un peu la voix de Billy Corgan en plus aigue, en plus naïve.

Coming of Age, c’est le deuxième single dévoilé dans un clip vintage so 90’. On y retrouve une électro-pop plus dynamique, un refrain entrainant et des guitares plus marquées. Un côté frais assumé qui maintient, d’une certaine manière, le cordon avec le Foster the people qu’on connaissait.

Nevermind, c’est Nino Ferrer qui a fait l’introduction, il y a dix millions d’années … « C’est un endroit qui ressemble à la Louisianeuh ». Après, comme c’est une version moderne, on ajoute des guitares électriques, une batterie, une basse, et la voix de Foster et finalement, ça ne ressemble plus du tout à Nino. Une ballade indie-pop intéressante.

Il y a aussi Goats in Trees, un ovni (objet vocal non identifié), un hybride aux vagues accointances avec de la country où la voix glisse de l’aigu au grave (très reposant !), et la ballade folk quasi acoustique Fire escape au refrain aux chœurs poignants avec de nouveau une dimension quasi mystique et religieuse qui pourrait finir par m’inquiéter.

Et puis il y a Best Friends, carrément plus funky, tout à fait dans la lignée du prédécesseur, Truth (électro oppressante), Ask Yourself et Are you what you want to be, a beginner’s guide to destroying the moon (intro aux allures de dark métal, d’électronique très proche de MGMT, et puis retour à la voix naïve de Foster)

Avec Supermodel, Foster the people persiste et signe pour le succès. Ils font partie de ces magiciens qui parviennent à te faire avaler de l’indie et des morceaux complexes sans que tu t’en aperçoives, sans que tu doives faire d’effort pour intellectualiser la musique, et ça c’est loin d’être donné à tout à tout le monde.

Un must-have printanier !

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