Exposition « Pol Bury. Time in motion » à Bozar jusqu’au 4 juin 2017

L’exposition Bury, présentée à Bozar et encore accessible pour quelques jours, est une réelle rétrospective de cet artiste né à Haine-Saint-Pierre en 1922 et dont les débuts sont marqués par l’aventure surréaliste. Ceux-ci, bien que moins connus, sont illustrés par quelques œuvres qu’il réalise dans les années 40 sous l’influence du poète surréaliste louviérois Achille Chavée. Notons, ici, l’imprécision du terme « anarchiste » utilisé pour qualifier ce dernier lorsque l’on sait qu’il était marxiste-léniniste et que cela lui a valu quelques désaccords avec le jeune Bury.

Passons sur ce manque d’exactitude et préférons l’enthousiasme suscité par les salles suivantes. Nous y avons découvert son passage à l’abstraction, sa participation à Cobra et enfin son important travail de sculpteur. Dans les années 50, marqué par les Mobiles d’Alexandre Calder, ce sont d’abord ses Plans mobiles, Multiplans et Girouettes qui dévoilent le vif intérêt de Bury pour le mouvement. Dès 1953, en effet, il cosigne le manifeste du Spatialisme et devient, quelques années plus tard, un des pionniers de l’art cinétique. Ce goût du mouvement se manifeste également dans ses activités éditoriales menées conjointement avec André Balthazar sur la base d’une nouvelle pensée, la pensée Bul.

Notre sensibilité nous amène à apprécier en particulier les Ponctuations où des points, situés à l’extrémité de fils de nylon, prennent en s’animant une dimension poétique. Ce n’est pas sans une certaine émotion que nous avons entendu ces mots sortir de la bouche d’un enfant : « Maman, c’est comme des fleurs qui dépérissent ». Plus loin, le parcours désormais international de Bury est proposé avec des sculptures plus imposantes où s’invitent les formes géométriques. Nous retiendrons l’introduction du son dans certaines de ses créations des années 70 de même que le caractère monumental des fontaines publiques en métal.

La Flèche et l’Escargot. Pol Bury, réalisateur et écrivain

Dans le cadre de la rétrospective, une projection de courts métrages de Bury, ponctuée par la lecture de certains de ses textes (parfois signés Ernest Pirotte), a été organisée. Les plus curieux ont ainsi pu découvrir une nouvelle facette, pleine d’humour, du travail de cet artiste polymorphe. Nous avons pris du plaisir à découvrir L’Art illustré interprété par Roland Topor ou encore les Douze chaises en quête d’auteurs dans lequel apparaît le sculpteur accompagné de son complice du Daily-Bul, André Balthazar. La manifestation a d’ailleurs été l’occasion pour la maison d’édition louviéroise de dévoiler le fac-similé du manuscrit inédit La Flèche et l’Escargot de Bury (http://www.dailybulandco.be/).

A propos Gwendoline Morán Debraine 4 Articles
Journaliste du Suricate Magazine