Il était une fois la voiture-cinéma de la SNCF

Wikimedia Commons/Florian Pépellin

De nos jours, il n’est pas rare de croiser dans les trains des navetteurs regardant religieusement, écouteurs fixés aux oreilles, un film ou une série. De fait, avec les avancées technologiques et la popularisation des tablettes tactiles, le cinéma peut aujourd’hui se transporter dans une valise, un sac ou même une poche de veston. Cette version itinérante de la projection cinématographique n’est pourtant pas si contemporaine.

Fin des années 70, la SNCF transforma certaines de ses voitures restaurant (les fameuses « voitures rouges ») arrivées en fin de vie. La plupart furent modifiées en « espace détente », avec fauteuils et banquettes spacieuses. Mais une poignée d’entre elles furent destinées à une utilisation plus culturelle, à savoir une salle de cinéma sur rails. Pour une somme assez élevée de plusieurs dizaines de francs, les passagers les plus nantis avaient l’occasion de prendre place dans la voiture-cinéma. Fréquemment utilisée sur la ligne Paris-Bourg-Saint-Maurice (8h de trajet à l’époque), ces voitures permettaient aux voyageurs de trouver le temps moins long.

Aujourd’hui disparus de la circulation ferroviaire, ces wagons spéciaux sont devenus difficiles à apercevoir. Seuls une poignée de passionnés les gardent encore en état de fonctionnement, comme ceux de l’Association pour la Préservation du Matériel Ferroviaire Savoyard (APMFS) qui ont récemment restauré l’une des dernières voitures-cinéma françaises. Elle est exposée sous la Rotonde de Chambéry.

Quant à celles et ceux qui en sont nostalgiques, ils pourront toujours aller admirer la voiture-cinéma du Norpilen, qui relie Stockholm à Lulea, Kiruna et Narvik.

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.