Et Pan ! Raté !

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Pan

de Joe Wright

Fantastique, Aventure

Avec Hugh Jackman, Levi Miller, Garrett Hedlund

Sorti le 14 octobre 2015

Peter est un jeune garçon vivant depuis sa naissance dans un orphelinat aux règles strictes. Alors que la Bataille d’Angleterre fait rage, un galion volant arrive pour capturer tous les enfants et les emmener de force au Pays Imaginaire. Mais tout n’est pas idyllique dans ce monde enchanteur et Peter va devoir prouver sa valeur face aux pirates sanguinaires menés par le terrifiant Barbe Noire.

Amis du conte, vous aurez compris à la lecture de ce premier paragraphe que Pan est tout sauf la fidèle retranscription du roman de J.M. Barrie. De même, Pan n’a pas grand chose à voir avec le classique des studios Disney sorti en 1953. À dire vrai, Pan est une sorte de prequel adultérin, une méga-production constituée d’un agglomérat légèrement indigeste d’histoires et d’influences connexes.

Pourtant, l’idée d’un prequel n’était pas dénuée d’intérêt. Il est vrai que tout a déjà été fait sur Peter Pan si ce n’est lui inventer un passé. Narrer son histoire avant qu’il ne rejoigne le Pays Imaginaire avait dès lors un sens. Mais alors que s’esquissait peut-être à l’horizon une nouvelle surprise comme l’avait été Hook ou la Revanche du capitaine Crochet de Steven Spielberg, le scénario est confié à Jason Fuchs qui en fait une soupe grand-mère, celle faite avec les restes du panier à légumes.

Et pour cause, tout est fait pour vous perdre dans Pan. L’histoire de départ se situe pendant la Seconde Guerre mondiale – période que n’a pas connu l’écrivain J.M. Barrie – et les scènes qui la constitue renvoient au cinéma de Fritz Lang, c’est-à-dire sombre et inquiétant. Ensuite, c’est au tour de Barbe Noire – un corsaire ayant réellement existé – de faire son entrée sur Smells Like Teen Spirit de Nirvana, chanson qu’entonnent en choeur tous les pirates de manière surréaliste, à l’instar du fameux We Will Rock You de A Knight’s Tale. Un Barbe Noire incarné par le talentueux Hugh Jackman, fardé pour l’occasion comme Gérard Jugnot dans Rose et Noir. Ajoutez à cela l’arrivée du très attendu James Crochet endossé par un Garrett Hedlund à mi-chemin entre Harrison Ford et Terrence Hill, et vous obtenez les trente premières minutes d’un film qui continuera par la suite à maltraiter les codes du cinéma fantastique.

Bref, ce long métrage aux budgets conséquents (chose étrange lorsqu’on sait qu’il était blacklisté depuis sa genèse) est trop brouillon pour emmener les doux rêveurs avec lui et trop lugubre pour booster l’imagination des enfants. Reste un travail visuel vraiment époustouflant, une bande sonore majestueuse et des scènes d’action travaillées minutieusement.

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.

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