
Dakota 1880
Scénario : Appollo
Dessin :Brüno
Éditeur : Dargaud
Date de parution : 31 octobre 2025
Genre : Western
Depuis plusieurs années, des bandes dessinées rendant hommage à Lucky Luke paraissent de manière régulière, les auteurs apportant une interprétation personnelle au célèbre cowboy. Ainsi, des auteurs comme Bonhomme, Bouzard, Mawil, Ralph König ou encore Blutch ont chacun donné leur vision, parfois sérieuse, parfois parodique de la légende de l’Ouest Américain. Si Dakota 1880 est également un hommage, l’album s’emploie en premier lieu à retracer le parcours de Lucky Luke avant que celui-ci ne devienne célèbre.
Dakota, 1880. Accompagné par Hank Bully et le jeune Baldwin, Lucky Luke escorte une diligence jusqu’en Californie. Un voyage du nord à l’ouest des États-Unis, conté en sept histoires pour autant de rencontres. Esclaves affranchis, femmes romantiques ou incendiaires, photographe visionnaire, as du revolver, poètes et indiens croisent ainsi la route de Lucky Luke et de ses compagnons.
Dakota 1880 est un road-movie dans lequel les traits psychologiques du héros en devenir sont déjà présents. Ainsi, s’il est déjà un tireur hors-pair, il fait également preuve d’une grande empathie envers les minorités et les femmes et représente un témoin nostalgique d’un monde qu’il voit déjà disparaître, celui des grands espaces naturels face à l’avidité des prospecteurs et aventuriers. Parmi les personnages rencontrés lors de ces courts récits qui composent l’album, on retrouve d’ailleurs de nombreuses femmes, afro-américains et indiens, une diversité qui reflète de manière plus correcte la palette ethnique que composait le Far West, loin des clichés véhiculés par les westerns.
Si l’on devait utiliser une métaphore artistique, on pourrait dire que Dakota 1880 est le portrait d’un héros en devenir, un portrait que l’on esquisse à petites touches en proposant des moments de vie glanés sur la longue route vers la Californie. Et si le procédé a déjà été largement utilisé dans d’autres ouvrages, on a parfois l’impression qu’il nuit à l’unité du récit, qu’il laisse pour ainsi dire un goût de trop peu. Graphiquement, on s’écarte également de la série originale avec un graphisme assez sobre, dans des tons assez sombres, loin des couleurs plus chatoyantes des albums de l’épopée originelle.
