Contrôle d’identités, c’est jusqu’au 17 octobre au Marni

Mise en scène de Ilyas Mettioui et du Collectif Le Boréal avec Bruno Borsu, Pauline Georger, Martin Goossens, Zoé Janssens, Ilyas Mettioui, Alex Moyroud, Taïla Onraedt – (© Photo : Charlotte Sampermans)

Du 8 au 17 octobre à 20h00 au Théâtre Marni

Contrôle d’identités est un spectacle bouillonnant et brouillonnant mais plein d’énergie porté par une troupe de jeunes comédiens qui tentent de répondre à la question suivante : « Qu’est-ce que c’est qu’être belge » ?

Si on ne ressort pas de la salle avec une réponse clé en main, on explore pendant près de deux heures les multiples facettes de ce qui peut constituer l’identité belge afin d’en apprendre un peu plus sur ce drôle de pays coupé en deux, dont les deux communautés historiques ne semblaient pas avoir grand chose en commun, mais qui se retrouvent peut-être aujourd’hui dans une même peur de l’immigration et de la présence de plus en plus visible de l’islam en l’Europe. Les comédiens n’hésitent pas à mettre les pieds dans le plat et à faire rire de la peur elle-même, mais aussi des terroristes et des extrémistes de tous poils.

Dans ce spectacle écrit collectivement les comédiens ne s’arrêtent pas à l’identité ethnique, ils interrogent aussi les genres, le machisme, et le féminisme et ses récupérations politiques (la lutte pour l’émancipation des femmes est désormais le cheval de bataille des islamophobes) et n’hésitent pas à intégrer dans le spectacle les histoires familiales de chacun (une a des parents grecs, une autre un père à moitié flamand et un troisième des parents marocains). La bonne humeur est communicative et les comédiens s’amusent sur le plateau en multipliant les accessoires et les écrans dans ce qui constitue une scénographie système D mais rigolote.

Si le spectacle sombre parfois dans la cacophonie et la facilité (on n’échappe pas à la convocation du foot comme dernier liant identitaire et à l’investissement du plateau par une poignée de supporters surexcités) et qu’on peut regretter les tartines de bons sentiments et la simplicité du propos, le pari est cependant réussi car on en ressort heureux et avec cette insoluble question qui trotte longtemps en tête. Les langues se délient et la discussion se poursuit sur le trottoir.

Un spectacle léger à apprécier en famille.

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