Comment je suis (presque) devenu millionnaire
Texte : Ivan Péault
Dessin : Matthieu Méron
Éditeur : L’école des Loisirs
Date de parution : 10 septembre 2025
Genre : Roman jeunesse
Comment je suis (presque) devenu millionnaire est un roman pour jeunes lecteurs de 9 à 11 ans. On y suit Max, un préadolescent de 12 ans bien décidé à s’acheter le smartphone que ses parents lui refusent. Pour y parvenir, il cherche une combine pour gagner de l’argent. C’est le début d’une aventure riche en apprentissages… Un récit à l’ironie tendre qui célèbre le pouvoir de la débrouillardise et de l’entraide.
Comment je suis (presque) devenu millionnaire est raconté à la première personne, à la manière d’un journal intime. Max, le héros-narrateur, a l’âge où l’on rêve de s’émanciper de ses parents, et son sens de la dérision fait mouche. Passionné de Formule 1, il ne comprend pas pourquoi ses parents refusent de lui offrir ce téléphone que « tous » ses copains ont déjà. Son père, rongé par une éco-anxiété chronique, passe son temps à le culpabiliser. « Quand je m’assois face à papa, j’ai l’impression qu’il ne me voit pas. Ses yeux sont tournés à l’intérieur de lui, vers les images de catastrophes logées dans son crâne », confie Max. Entre eux, l’incompréhension s’installe, jusqu’à ce que le garçon en vienne à rêver d’une autre famille.
Heureusement, Max peut compter sur Tiago, son meilleur ami. Pas toujours très fûté, celui-ci fait preuve d’une loyauté sans faille. Ensemble, les deux garçons imaginent un stratagème : ils inventent une fausse cause caritative pour récolter de l’argent en faisant du porte-à-porte. Malgré les accrocs et les imprévus, leur plan fonctionne au-delà de leurs espérances. Les apprentis escrocs peaufinent leur discours, s’organisent, s’improvisent entrepreneurs… jusqu’à ce que la petite voix de la conscience vienne troubler l’aventure. Peut-on mentir sans conséquence ?
Derrière les situations cocasses et le ton léger, le roman interroge les notions d’honnêteté, d’empathie et de générosité. Dense (plus de 250 pages), Comment je suis (presque) devenu millionnaire offre une mise en page agréable. Aux illustrations en couleurs s’ajoutent des encadrés entre chapitres, permettant par exemple d’inclure des lettres, une liste ou un article de journal, donnant au texte une allure de carnet personnel. Cette dimension visuelle renforce la proximité avec Max et reflète l’énergie foisonnante de ses pensées.
Au fil des pages, le récit se fait plus émouvant. Lorsque Max affronte enfin sa « boule de peur », une scène marquante scelle la réconciliation familiale. Ses parents comprennent qu’il faut redéfinir leur manière d’être ensemble : ni sermonner, ni fuir, mais écouter. Comment je suis (presque) devenu millionnaire est un roman d’apprentissage plein d’humour qui sonne juste et qui montre qu’on peut devenir « riche » autrement — en humanité.
