Cocktails de Thierry Smits au Varia

Chorégraphie : Thierry Smits avec Emilie Assayag, Juliette Buffard, Konan Dayot, Nicola Leahey, Rafal Popiela

Du 4 juin au 21 juin à 21h00 au Théâtre Varia

Dans son nouveau spectacle Cocktails, le chorégraphe Thierry Smits explore le corps, le sexe, le genre et la société dans le style du cabaret… mais en quelque peu plus trash. Les cinq danseurs de cette pièce, deux hommes – Rafal Popiela, Konan Dayot – et trois femmes – Emilie Assayag, Juliette Buffard, Nicola Leahey -donnent tout ce qu’ils ont, explorent les limites de leurs corps, les limites de leur rapport à l’autre et attaquent de front les âmes les plus sensibles pour dénoncer les dérives de la société, que ce soit le mariage pour tous et ses réactionnaires de bas étage ou la surconsommation et le réchauffement climatique.

Visuellement, c’est le choc. Thierry Smits fait preuve d’une réelle inventivité et crée des images qui restent encrées au fond de l’œil. Le corps est brut, il est majoritairement nu et il est sans aucun tabou. Les hommes se travestissent, les femmes ouvrent les cuisses, l’intimité de la loge n’existe pas. Durant une heure, la pièce évolue du très impressionnant solo minimaliste jusqu’au mélange très érotique des corps. Le spectateur reste scotché à son siège face à ce spectacle qui joue très intimement avec les limites de la représentation scénique sans pour autant devenir difficile à supporter, de petites doses de rire ayant été éparpillées ici et là.

Tout comme les spectacles de cabaret, Cocktails se compose d’une constellation de « numéros » qui s’inspirent directement de l’actualité des derniers mois. Tout y passe, du réchauffement climatique aux lubies des dictateurs en passant par les questions de genre et d’orientation sexuelle. L’interprétation finale reste cependant très libre au vue de l’abondance de signes qui inonde le plateau. Au-delà des thématiques, Thierry Smits est également aller chercher dans le cabaret son style et ses techniques : rythme, instants burlesques, érotisme, paillettes, transformisme, jeux de genre, ballet aquatique et « vulgarité » pour ne citer qu’eux.

Mais cet art du cabaret, le chorégraphe le détourne pour en dénoncer les « trucs et astuces » et montrer comment ce château de cartes ressemble à notre société. Il crée ainsi sur la scène une intensité de présence maximale, permet un total investissement des danseurs et nous offre un spectacle qui marquera les esprits…

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