Citations de Sade expliquées aux éditions Eyrolles

auteur : Matthieu Niango
éditions : Eyrolles pratique
date de sortie : mars 2014
genre : Littérature, Philosophie

Une nouvelle fois, le marquis de Sade fait l’actualité. Alors que le 3 avril dernier, l’original des Cent-vingt journées de Sodome, rouleau de 12,10 mètres de long, a fait son retour en France après 32 années d’exil en Suisse, Sade fait à nouveau parler de lui.

Le philosophe et enseignant français, Matthieu Niango, publie un recueil de 150 citations extraites de l’œuvre du marquis de Sade afin de découvrir l’ensemble de l’œuvre et de la pensée sadienne. Organisées par thème (la nature et l’Homme, la religion, le bonheur et la vertu, le pouvoir et le droit, la société et la morale, … ), elles sont agrémentées d’une mise en contexte, d’une interprétation et d’une actualisation de son message.

Chacune des citations ainsi développées sont rédigées en moins d’une page et sont accessibles à un large public.

Morceau choisi :

Ah ! Si vous saviez ce que c’est que de foutre aux pieds d’une madone … au fond d’un confessionnal ou sur le bord d’un autel, ainsi que cela m’arrivait tous les jours ! Non, rien au monde n’est délicieux comme l’existence de ces freins uniquement réalisés pour se procurer le plaisir de les rompre.
La Nouvelle Justine (1799), XVIII

Séraphine, qui raconte ici sa vie parsemée de crimes en tout genre à la bande de mendiants à laquelle elle appartient, fait l’éloge de la jouissance qu’on éprouve en transgressant la religion. L’ivresse des sens s’y double du plaisir pris à abattre les préjugés. La sexualité y devient un moyen de liberté. Ainsi, la joie du blasphème justifie à elle seule l’existence des contraintes religieuses, car, sans ces contraintes, le plaisir serait moindre. (…)

Marginal, philosophe, révolutionnaire, homme de lettres, politicien, épicurien, Donatien Alphonse François de Sade (1740 – 1814), a déjà fait couler beaucoup d’encre et cela n’est pas prêt de s’arrêter. On le retrouve de nos jours au théâtre, au cinéma, dans la littérature, dans la bande dessinée et également en philosophie.

Celui qui resta 27 ans emprisonné sous tous les régimes politiques français restera connu pour ses écrits libertins évoquant le plaisir de faire du mal à autrui. On parlera de libertinage sadien. Sade disparu, son patronyme, synonyme d’infamie, entre assez vite dans le langage commun comme substantif et adjectif. Le terme prendra, ensuite, un statut scientifique pour désigner une perversion sexuelle dans laquelle la satisfaction est liée à la souffrance ou à l’humiliation infligée à autrui.

Comme Matthieu Niango se plait à le décrypter dans son livre, Sade fut de son temps avant-gardiste ; cherchant à faire rire même quand il voulait faire penser. Même si à l’époque il dénotait, il reste aujourd’hui le plus actuel de nos personnages de la période révolutionnaire. Pourrait-il actuellement choquer cette nouvelle génération d’internautes et de gamers avides de cruautés, de sang, de sexe et de perversion?

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