C’était mieux demain
Réalisatrice : Vinciane Millereau
Genre : Comédie
Acteurs et actrices : Elsa Zylberstein, Didier Bourdon, Mathilde Le Borgne
Nationalité : France, Belgique
Date de sortie : 15 octobre 2025
Hélène et Michel Dupuis, couple marié avec deux enfants, mènent une vie tout ce qu’il y a de plus traditionnelle dans la France des années 50. L’homme au travail et la femme au foyer. C’est très bien comme ça, aucune raison de changer. Sauf que, suite à un accident électrifiant, le duo se voit téléporter plus d’un demi-siècle dans le futur, en 2025. Complètement déboussolé·e·s, Hélène et Michel vont tenter de s’adapter à cette nouvelle société où rien ne leur est familier. Alors que leur rôle s’est inversé, Hélène à la tête d’une prestigieuse banque et Michel père au foyer, chacun·e découvre une partie du quotidien de l’autre. Hélène s’adapte rapidement à cette liberté soudaine contrairement à Michel qui n’en revient pas d’être « relégué » à cette place qu’il estime dégradante pour un homme. En plus de ces changements, le couple va faire face à de nouvelles mœurs un poil plus compliquées à accepter.
Ça fait maintenant quelques années que stagne la comédie française dans une catégorie de films à l’humour vieillot et aux caractéristiques bien trop redondantes. Étant un des genres les plus compliqués à maîtriser, la comédie fait rarement l’unanimité. Les codes à respecter sont très variables selon la génération, le groupe social ou encore la culture visée. C’était mieux demain ne fait pas exception à la règle.
En tant que femme, on peut présumer qu’il y a une volonté sincère de la part de la réalisatrice, Vinciane Millereau, d’aborder la question de l’émancipation féminine. Le faire sur le ton de l’humour est la bienvenue. Toutefois, à travers un regard plus moderne, les petits défauts relevants de la cinématographie et de l’aspect sociologique ressortent de façon assez évidente.
Avec une trame aussi rocambolesque, les attentes sont hautes mais il s’avère que trop d’aspects manquent d’intensité. Tout au long du film, le « timing comique » est négligé. L’intonation, le rythme et le contexte des blagues sont trop peu soutenu.es et font grincer des dents. Le ton humoristique et un peu grotesque, typique des comédies françaises, est bien présent mais manque cruellement d’intention.
Il en va de même pour la direction d’acteur.ices, le jeu théâtral colle avec l’intention mais n’est pas assez exacerbé, on s’attend à ce qu’il prenne plus de place. Au même titre, la colorimétrie, le choix des plans et la mise en scène en général manquent de vigueur.
Concernant les thématiques sociales abordées, l’émancipation de la femme et le clash des générations ne sont pas inédites au cinéma. Cependant, l’approche si docile pour une intrigue qui se veut l’opposé laisse à désirer. Les scènes humoristiques sont lassantes et manquent de réflexion. De même concernant les personnages trop unidimensionnels pour qu’on s’attache réellement à elle.eux.
L’intention n’était peut-être pas de faire un commentaire social complexe et approfondi, mais c’est généralement ce que recherche le public plus jeune et adepte de changements. Malgré ce que peuvent penser les générations passées, rire de ces thématiques sociales n’est pas interdit et reçu d’emblée avec offense. Si le propos parodié est traité avec réflexion et ouverture d’esprit, alors, (presque) tous les coups sont permis.
En fin de compte, C’était mieux demain est une comédie tout ce qu’il y a de plus typique, mais qui peut offrir un moment de détente aux spectateur.ices ne souhaitant pas trop se prendre la tête.