Brighton 4th, de l’amour filial

Brighton 4th
de Levan Koguashvili
Drame

Présenté au festival de Tribeca en 2021 et sélectionné pour représenter la Géorgie à la 94ème cérémonie des Oscars, Brighton 4th s’est parfaitement inséré dans la thématique des films géorgiens proposés au public dans le cadre de la cinquième édition du festival Bridges East of West Film Days à Bozar. En effet, si What do we see when we look at the sky ? nous parlait de l’irruption du sentiment amoureux entre deux jeunes gens,  Brighton 4th nous parle d’amour filial.

Le film raconte l’histoire de l’ancien champion de lutte Kakhi, qui quitte sa maison de Tbilissi pour rendre visite à son fils Soso, à Brighton Beach, à Brooklyn. Ce dernier n’étudie pas la médecine, comme le croyait Kakhi, mais travaille pour une entreprise de déménagement afin de rembourser une dette de jeu à un chef de la mafia locale. Kakhi se met dès lors en tête d’aider son fils.

Une vie dure mais solidaire

Brighton 4th nous plonge dans le quotidien de ceux qui ont tout quitté pour se donner une seconde chance, accomplir leurs rêves ou ceux de leurs familles. Si le tableau dépeint pourrait sembler sombre à première vue, l’eldorado américain restant un rêve inaccessible pour beaucoup, le réalisateur, en mettant en avant la solidarité qui existe entre les membres de ces diasporas, réussit à mettre un sourire sur le visage du spectateur, et ce malgré la dureté du sujet évoqué. Et c’est justement une des qualités du film, qui nous plonge dans ces communautés reconstituées au gré des affinités linguistiques, géographiques ou culturelles, où l’on s’entraide, partage les joies et les peines, pour surmonter les difficultés du déracinement et la rudesse de nouvelles conditions de vie.

C’est donc un film où le comique se mêle à la tragédie que nous propose Levan Koguashvili, une histoire portée par un jeu d’acteurs tout en sensibilité et pudeur, une musique qui donne envie de se lever de son siège, un moment de cinéma qui restera graver dans nos cœurs pour très longtemps.