Bloodshot, une bonne croûte avec un coeur tendre au milieu

Bloodshot
de Dave Wilson
Action, Science-Fiction
Avec Vin Diesel, Eiza Gonzalez, Sam Heughan
Sorti en VOD le 27 mars 2020

Après avoir vaillamment éliminé un ennemi lors d’une opération périlleuse au Kenya, Ray Garrison part en vacances avec sa femme Gina en Italie. Mais l’idylle tourne au cauchemar. Un commando de mercenaires, mené par un certain Martin Axe, capture les deux tourtereaux. Devant le refus de Ray de donner la source de l’opération orchestrée au Kenya, Martin Axe exécute Gina sous les yeux du Marine américain avant de l’abattre lui aussi. Ramené à la vie grâce aux nanotechnologies, Ray est désormais invincible et doté d’une force herculéenne. Mais il est surtout assoiffé de vengeance.

Disons-le d’emblée, nous n’attendions pas grand chose de cette adaptation cinématographique de Bloodshot. De fait, si l’idée de porter à l’écran une autre franchise de comics – en l’occurrence Valiant Comics – que les sempiternelles DC et Marvel était intéressante, force est de constater que le scénario du long métrage ne nous vendait pas du rêve ou du moins, de l’originalité. Reste à savoir si le nanar pressenti pouvait muer en film culte, à l’instar du xXx de Rob Cohen sorti en 2002. Raté !

C’est indéniable, Bloodshot envoie dans le décor toutes les bonnes idées qu’il met en place pendant deux heures. Mais ce n’est pas tout. Si le film ne sera clairement pas à la hauteur des attentes des spectateurs, Bloodshot égraine un à un tous les poncifs du genre. En gros, c’est le superhéros le plus ennuyant depuis Hulk. Mais à l’inverse du géant vert en slip, Ray est agaçant. Ray est indestructible, Ray ne cherche même pas à éviter les balles ou les grenades, Ray est égocentrique, Ray est obstiné, Ray est trop bodybuildé, Ray ne sourit pas, Ray a toujours l’air énervé, Ray est un ingrat, Ray casse des piliers porteurs,… Bref, Ray est un con et suscite l’antipathie, ce qui n’est assurément pas un gage de qualité pour développer une saga.

En outre, et c’est probablement le gros point noir du film, les « méchants » – les fameux « vilains » – de l’histoire sont tout bonnement ridicules et leurs rôles mal scriptés. Sans trop dévoiler l’intrigue du film, il est assez difficile de comprendre l’attitude ou les motivations de ces derniers tant elles n’ont pas de raison scénaristique. Cela provoque un égarement où un scientifique lambda se retrouve à la tête d’une armée digne d’un cartel sud-américain, sur une planète dépeuplée de ses habitants et de ses lois. Ce dont on est certain par contre, c’est que tout le monde en veut à tout le monde, sans raison valable.

En résumé, ce Bloodshot est le fruit d’une relation incestueuse entre RoboCop et Wolverine. Le petit Ray Garrison est dès lors prié d’attendre ses parents caisse 3 et de remettre à leur place les comics qu’il a piqué dans les rayons.

En raison de l’épidémie de Covid-19, Bloodshot est disponible sur iTunes, xbox, Google et Rakuten TV

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.