[BIFFF 2019 : Jour 10] Comme le disait Jean-Pierre Coffe : « C’est de la m**** ! »

Play or Die : Vamos a la plagiat 

Ceci est un message officiel du Suricate pour toute l’industrie cinématographique: arrêtez de nous casser les burnes avec des histoires de schizophrénie si vous n’avez pas le talent nécessaire pour les réaliser ! Non mais sérieusement, avec ce type d’histoire c’est TOUJOURS la même chose. Et en plus, ça pue la récupération creuse et sans inspiration à des kilomètres. Si Fight Club et Shutter Island étaient frères et sœurs et vivaient à Westeros (marche aussi avec l’Alabama), ce Play or Die serait à coup sûr le produit résiduel et attardé de leurs ébats incestueux. Quoi ? J’y vais un peu fort ? Ok ok, on se calme un moment. Bien sûr, le film n’est pas foncièrement mauvais. Il nous offre même quelques bonnes séquences notamment avec notre Mustii national (torturé par un psychopathe qui se prend pour un dentiste, une grande première dans le cinéma d’horreur) qui s’en sort plutôt bien au milieu de cette avalanche de lieux communs. Bien sûr, la réalisation de Jaques Kluger peut compter sur un rythme soutenu et bien tenu pendant tout le long. Mais Play or Die, c’est ce genre de film qu’on aura oublié dans un mois. Le genre de film qu’on cherchera dans deux ans autour d’un maitrank en se disant : « Je me souviens qu’il y a deux ou trois ans, on avait aussi vu un film qui traitait de la schizophrénie et des jeux un peu sadique mais je suis incapable de me rappeler du titre ! ».  Bref, on ne va pas tirer encore plus sur l’ambulance, vous l’aurez compris, ce Play or Die n’a rien d’original et c’est bien dommage. O.E.

Take Point : l’échec coréen

Ceci n’est pas une chronique, car Take Point n’est pas vraiment un film, c’est un mystère. Si certains films au scénario déjanté jouent à fond la carte de la parodie, Take Point a le malheur de se prendre au sérieux. Après la séance, j’ai essayé de trouver avec des amis un film qui pourrait se rapprocher de ce naufrage cinématographique, et hormis Battlefield Earth, je n’en ai pas trouvé.

Si le spectateur peut en général trouver de nombreuses excuses à un bon nanar, il n’en trouvera malheureusement pas ici. Outre le scénario invraisemblable d’une bande de mercenaires de la CIA en situation illégale, dont la mission est de capturer un dirigeant nord-coréen le jour de l’élection présidentielle américaine pour faire remonter la côte de popularité d’un président en campagne, la réalisation laisse elle-aussi à désirer. L’accent des acteurs se rapprochent de celui de Christophe Lambert dans Highlander et les mouvements de caméra à la Cloverfield vous donneront envie de trouver le sachet en papier qui se trouve dans le filet du siège avant. Les pauvres spectateurs qui ont assisté au massacre, s’ils ne souffrent pas de PTSD à l’heure actuelle doivent encore se demander dans quelle galère on les a embarqués.

Le BIFFF nous avait habitué à de bons films sud-coréens. Take Point, pour toutes les raisons évoquées ci-dessus n’en fait pas partie. D’ailleurs, il est en anglais, ce qui aurait dû nous mettre la puce à l’oreille.

P.S. : Rendez-nous Chuck Norris ! V.P.

Blood Fest : le BIFFF à Tomorrowland

La séance a d’abord été introduite par un court-métrage (Z-Goat) réalisé par des gens du BIFFF au moyen d’un crowfunding. Si leur sympathie était communicative et que le film est rigolo, le résultat n’en est pas pour autant mémorable. Mais très vite, il fallait se reconcentrer sur le but de notre venue : Blood Fest. On suit Dax qui, tout petit, a vu sa mère assassinée par un serial killer et qui s’est passionné pour les films d’horreur. Au point de se rendre contre l’avis de son père au Blood Fest, une sorte de BIFFF avec les décors de Tomorrowland, avec son meilleur ami et la fille dont il est amoureux. Mais à peine entrer dans le sanctuaire du cinéma de genre, les choses dérapent et les gens se font massacrer par dizaines. Ils vont tenter d’atteindre la sortie de secours et pour ça, devoir traverser les différentes zones à thèmes du festival où les attend des monstres de tous types (serial killer, clown, tortures à la Saw, etc.). Blood Fest rempli son contrat et livre quelques scènes et passages méta bien fendards. Pourtant, on regrette que certaines idées tombent à plat, que certains plans sont assez moches et que, morale américaine oblige, le film ne va pas toujours au bout des choses. L.S.

Antrum : The Deadliest (d’ennui) Film Ever Made

Attention ! Film concept à l’horizon. Et c’est souvent pas un gage de réussite (on se rappelle de Selfie from hell). Ici on va tenter de voir un film qui porte malheur. A chaque fois qu’il a été projeté, tout le monde est mort. La première partie du film joue totalement sur ce principe : interviews d’historiens et de philosophe américains du cinéma et mise en garde à répétitions. Mais malheureusement, au bout d’un moment, on doit bien montrer ce fameux film. Avec une pellicule rappelant les films de série Z des années 90, on doit se farcir une histoire de jeunes gosses voulant creuser dans une forêt pour atteindre les Enfers, pactiser avec le diable et sauver ainsi l’âme de leur chienne favorite. Et sous prétexte de concept, on peut tout nous montrer, des plans foireux, un rythme parfait pour dormir, des démons en collants dans les buissons, deux rednecks, un japonais voulant se faire hara kiri, etc. Et le film ne se raccrochera pas à son concept, finissant la séance sur ce mauvais film tourné exprès comme un mauvais film qui est en fait une mauvais film. Un film mortel ? Oui, mais d’ennui. L.S.

Loïc Smars, Olivier Eggermont, Vincent Penninckx

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine