BAFF 2016 : Koudelka Shooting Holy Land

koudelka-poster

Koudelka Shooting Holy Land

de Gilad Baram

Documentaire

Gilad Baram vient de terminer ses études et pour son premier film, il voit les choses en grand en choisissant pour nul autre sujet, l’incontournable photographe tchèque de l’agence Magnum, Peter Koudelka. Suivi de près par le jeune réalisateur, Koudelka Shooting Holy Land suit le photographe à la découverte de la terre sainte et surtout du mur qui l’a meurtrit, non sans lui rappeler le rideau de fer de son enfance « qui agresse un paysage qui ne sait se défendre ».

Les éléments techniques tels que les inserts de planches ou d’images, rappellent d’emblée le série Planche Contact et particulièrement le premier DVD consacré à Koudelka, mais réussit à s’extirper de cette monotonie institutionnelle, en utilisant les images comme support à son discours, là ou Planche Contact le génère à partir d’une suite d’image.

Koudelka danse à travers les paysages, il les scrute, les arpente, s’en amuse et puis parfois, les pleure. De toutes ces longues marches silencieuses à travers les paysages, découle un témoignage clé pour comprendre le photographe. La relation qui s’instaure entre les deux auteurs nous dévoile, par la même, le processus de création de ce chasseur d’images pacifiques.

Si là encore, dans le contexte du film sur l’art, la production reste relativement pauvre en termes de continuité narrative, la naissance, puis l’évolution de la relation entre « l’élève et le maître », sous-tendent le fil conducteur du récit. D’abord apprenti, puis assistant (non) officiel, pour finalement s’établir dans une relation d’homme à homme ; l’évolution de cette communication naissante transforme doucement l’échange en une relation plus organique, plus fluide au travail du réalisateur à travers un témoignage visuel touchant.

Coup de cœur rapporté du FILAF 2016 à Perpignan, Koudelka Shooting Holy Land fait également l’unanimité dans la salle, en cette soirée de clôture du BAFF et rien de cela n’est surprenant. Gilad Baram relève le défi de dresser le portrait d’un homme de l’image en évitant les pièges qu’il comporte.

A propos Audrey Lenchantin 56 Articles
Journaliste du Suricate Magazine