Aura popularis au Jean Vilar

De Dominique Bréda, mise en scène d’Emmanuel Dekoninck, avec Ahmed Ayed, Bruno Borsu, Martin Goossens, Zoé Janssens, Ilyas Mettioui, Mathilde Mosseray, Taïla Onraedt, Camille Sansterre, Iara Scarmato, Corentin Skwara, Gaël Soudron, Gentiane Van Nuffel

Du 21 au 24 avril 2015 à 20h30 à l’Atelier Théâtre Jean Vilar

Signifiant littéralement « souffle du peuple », la pièce Aura popularis, jouée du 21 au 24 avril au Théâtre Jean Vilar de Louvain-la-Neuve, invite à réfléchir en profondeur sur la crise que nous traversons depuis 2008.

Sur scène, on retrouve les 13 comédiens du collectif Arbatache fondé en 2012 et sortis ensemble de l’Institut des Arts de Diffusion. Si on redoutait un peu que le propos ressemble à un refrain habituel (« les banques et les politiques, c’est tous des pourris »), Aura popularis arrive à remettre en contexte le passage à vide économique, social et moral que nous traversons depuis quelques années. L’ensemble est aussi (et surtout !) drôle, dynamique et audacieux. Le pari d’amuser à propos de la crise était osé mais est bel et bien relevé puisque, pendant 1h20, on rit et on sourit beaucoup devant ce délégué syndical de Gembloux qui vient pourtant de perdre son emploi, cet homme politique au bord de la crise de nerfs, ces journalistes mous et obéissants, ainsi que ce binôme de cambrioleurs en manque de casses du siècle…

Côté plume, on retrouve le virtuose Dominique Bréda qui dépeint avec beaucoup de justesse une époque où le travail se fait rare, où les suicides se multiplient et où l’esclavagisme moderne perdure. Pendant plus d’une heure, les sketchs et les situations cocasses s’enchaînent et on découvre une galerie de personnages emmenés par les chorégraphies inspirées d’Emmanuel Dekoninck. Tantôt dans des gestes poétiques, tantôt dans des postures plus dynamiques, la troupe de comédiens occupe la scène en se mêlant, se frôlant, se touchant… Allant parfois même jusqu’au heurt. Que ce soit sur fond de guitare électrique ou de musique classique, le spectacle file à toute allure et nous fait passer un moment joyeux en compagnie du collectif Arbatache. Mention spéciale à Gaël Soudron qui incarne à plusieurs reprises un homme politique et qu’on a trouvé particulièrement convaincant et bouleversant dans son rôle.

A propos Annabelle Duaut 17 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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