« Atlas du développement durable », comprendre la transition que nous vivons

Titre : Atlas des du développement durable, un monde en transition
Auteurs : Yvette Veyret et Paul Arnoud
Editions : Autrement 
Date de parution : 23 mars 2022
Genre : Atlas, Ecologie, Géographie

La transition climatique est au cœur des défis de notre société pour pouvoir vivre correctement à l’avenir. Pour y parvenir, nous devons mettre en œuvre un développement plus durable aussi bien au niveau international que national et local, et changer à une échelle individuelle nos modes de vie et de consommation. Dans cet atlas, les auteurs, Paul Arnoud et Yvette Veyret, reviennent sur l’émergence du concept de développement durable, les réponses internationales et françaises à cette nécessité et mettent en avant toutes les inégalités auxquelles le monde fait face.

Les plus de 100 cartes et les éléments d’analyse de cet Atlas permettent de contextualiser, de manière claire et précise, les enjeux de la transition vers un développement plus durable. A sa lecture, on se rend compte à quel point le chantier du développement durable est faramineux !

L’Afrique, peu émettrice de CO2 mais grandement vulnérable

Face au réchauffement climatique, tous les pays sont loin d’être affectés de la même façon. Ainsi, une carte très parlante montre que la Russie et la Chine (qui a enregistré la plus forte croissance de C02 depuis 1990) sont parmi les pays dont la vulnérabilité et la préparation au changement climatique est la plus faible. En comparaison, toute la vulnérabilité est plus forte en Afrique, en particulier dans les pays du Sahel et d’Afrique centrale, alors que leurs niveaux d’émission de C02 sont faibles. La vulnérabilité est calculée en fonction de l’impact au changement climatique sur l’alimentation, l’eau, la santé, les services fournis par les écosystèmes, l’habitat humain et les infrastructures.

 La Chine est le pays qui rejette le plus de C02 (29.2 % des rejets totaux), loin devant l’UE (9.6 %) ou l’Afrique (3%). En terme de taux par habitant, les américains (US) émettent le plus avec 15 tonnes de C02/Hab), contre 7.6 pour la Chine, 6.7 pour l’Union européenne et 0.2 pour le Burkina Faso. Différents scénarios existent sur les migrations créées par le climat dont un scénario intermédiaire qui prévoit une migration due au climat de plus de 50 millions d’africains d’ici à 2050.

La nécessaire transversalité du développement durable

Le développement durable contient en lui-même une notion d’interconnexion et d’équité territoriale, environnementale et sociale, c’est-à-dire la distribution équitable des coûts et des avantages du développement entre les riches et les pauvres et entre les générations. Le sommet de Rio de 1992 sur le développement durable avait à cet effet fixé le principe de responsabilité commune et différenciées et la contribution plus importante des pays développés pour la transition.

Le développement durable impose également un équilibre à atteindre entre économie, emploi, qualité de vie (éducation, santé), gestion durable des ressources, et de la nature, réduction des énergies fossiles, etc… La transition est difficile à mettre en œuvre car elle demande des populations bien informées, conscientes et volontaires pour changer leur mode de vie et de calibrer la priorité accordée à la nature par rapport à l’économie, y compris dans les pays en voie de développement, pour lesquels le développement est la priorité. La réduction des inégalités et l’éradication de la pauvreté sont néanmoins au cœur de l’Objectif de développement de l’ONU.

Le développement durable : un chantier vertigineux à tout niveau

L’ouvrage pose le constat que les organismes internationaux ont formulé des réponses globales (plus ou moins bien coordonnées) nécessitant une mise en œuvre concrète à l’échelle nationale et locale. Les auteurs relèvent la bonne performance de l’UE en matière de réglementation environnementale et mettent en avant certaines initiatives françaises pour le développement durable : économie sociale et solidaire, mobilité douce et tourisme durable.

Cet atlas est une mine d’informations sur l’état du monde, ses inégalités et fournit un inventaire à la fois complet et lisible des nombreux chantiers ouverts pour répondre aux défis du développement durable. A sa lecture, on aurait aimé mieux saisir la mesure d’atteinte de l’objectif et si l’humanité est sur la bonne trajectoire. Cet Atlas plaira à toute personne curieuse d’en savoir plus sur les nombreuses transitions à venir.