Asaf Avidan : Gold Shadow

En 2013, après plusieurs années avec le groupe The Mojos, Asaf Avidan sortait Different Pulses son premier album solo. L’album fût un succès immédiat, on a notamment pu entendre le single éponyme sur nos ondes.
La voix cassée si caractéristique, l’atmosphère nostalgique et un ton doux donnait des morceaux au son hautement mémorable et une facilité d’accès qui garantissait le coup de cœur immédiat.

Deux ans plus tard, Asaf Avidan nous revient avec Gold Shadow un album tout aussi réussi,  au ton plus nuancé, parfois optimiste comme sur A Part Of This ou  The Jail That Sets You Free, tout en gardant les qualités du  premier. Sur Different Pulses, l’atmosphère générale évoquait la douleur, l’incertitude et la nostalgie, sur ce nouvel opus on sent une audace, une prise en confiance, tant dans les textes que dans la composition. Le résultat donne un album plus nuancé dans son impact, qui manque parfois  un peu de l’effet de claque dans la figure du premier.

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Chez Asaf Avidan, c’est la voix qui domine, qui prend le devant de la scène. Si trop souvent, un tel artifice n’est destiné qu’à masquer la vacuité des compositions, dans ce cas c’est tout le contraire: une riche couche instrumentale de guitare acoustique, piano, violoncelle, saxophone et autres, porte la voix et donne forme à l’ensemble.

Certains morceaux, comme Little Parcels Of An Endless Time témoignent de cette excellence de composition. La chanson ouvre avec une petite ritournelle sifflée, puis vient un rythme au piano, la voix arrive, intrigante, la batterie s’insinue, et enfin, après quelques mesures, toute la richesse explose: les instruments montent en crescendo, jusqu’à la fin du couplet où  les couches instrumentales s’écrasent, semblent se replier sur elles-mêmes.  Et ça repart.

Il est à noter que la production et le mixage atteignent des sommets d’excellence sur cet album exemplifiés sur le morceau ci-dessus. L’ arrangement des couches instrumentales trouve une balance parfaite et pose  une voix parfaitement audible sur un champ auditif riche et profond.

En somme Gold Shadow est un excellent album, maniant les émotions de son audience comme des marionnettes entre les mains d’un expert, des compositions qui se mettent au service d’une voix enchanteresse, envoûtante, et une richesse qui ne retire rien à la facilité d’accès. Si vous désirez ressentir la douleur inhérente à la condition humaine, vous y trouverez votre compte, sachez cependant que vous risquez fort de terminer avec un petit sourire aux lèvres.

Vous êtes prévenus.

Asaf Avidan sera à l’Ancienne Belgique ce samedi 4 Avril.

Pour plus d’infos, rendez-vous sur le site de l’AB en cliquant ici.

A propos Jan Kazimirowski 36 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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