An Pierlé: Strange Days

Après une période de repos et de réflection, An Pierlé nous revient avec un nouvel album surprenant. Strange Days est l’aboutissement d’un travail intense. Depuis qu’elle est maman, la gantoise a un projet, celui de revenir en solo. Cela peut surprendre car elle nous avait habitué à cette collaboration avec son compagnon Koen Gisen et son groupe, les White Velvet.

Ici, c’est clairement un retour aux sources avec ce nouveau disque où le piano et la voix dominent l’espace musical. Certes, il y a bien quelques arrangements, d’autres instruments, mais ceux-ci sont dosés avec justesse pour laisser le piano mener la danse.

Tout commence avec The House Of Sleep, un titre aux sonorités graves où An donne le ton. Elle joue de sa voix, passant de la détermination à la douceur de ses aiguës subtils. Les notes qui sortent du piano sont au fur et à mesure plus franches et frappées intensément. La puissance de ce morceau est vraiment étonnante.

Place ensuite à la douceur avec le titre éponyme de l’album. Un peu de sonorités asiatiques dans ces couplets. Ce morceau (ainsi que d’autres plus anciens) nous rappelle Tori Amos et ses mélodies enchanteresses.

Heart Of Winter est une chanson d’amour un peu particulière que je vous laisse découvrir.

Winds, un morceau superbement rythmé et qui nous prend et nous emmène dès le début dans un tourbillon musical.

Tout à coup, on entend des pas donner la mesure et An entamer les premières paroles de This Burning tout en jouant des accords graves. La tension monte d’un cran jusqu’à ce qu’elle entame ce break et ces accords en dissonance. (un brin de folie que l’on a toujours adoré chez elle). La pianiste s’offre ainsi la liberté de sortir du cadre de la composition bien sage et épurée pour un style plus vrai et osé.

Elle nous avait ravis avec son interprétation de Il est cinq heures de Dutronc, voici une reprise pour le moins surprenante: Such a Shame du groupe Talk Talk. Tout le monde se souvient de ce tube des années 80 ici revisité de façon sobre et habile. On redécouvre presque cette chanson qui prend ici une toute autre importance au milieu de l’album.

Solid Rain est une balade aux relents morbides. An balade sa voix habilement sur cette mélopée dramatique qui se termine par quelques notes aiguës.

Suburban Skies parle de la guerre et de bombardements. Un thème qui effraie l’artiste bien que celle-ci n’ait pas connu la guerre.

Dans Coming Of Age, An pousse encore son niveau de chant vers le haut et est accompagnée d’une chorale et de cuivres.

Enfin, You Just Wait vient curieusement clôturer ce disque. Mélange de sensation de doute et de malaise, celui-ci se termine de façon intrigante et nous donne envie d’en entendre davantage.

Voici que s’achève ce voyage étonnant et tellement envoûtant. Un savant mélange qui fait de chacun de ses albums une réussite.

 

A propos Christophe Pauly 485 Articles
Journaliste et photographe du Suricate Magazine

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