Amitiés sincères : Pas de secrets entre nous !

De Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie, mise en scène : Michel Israël et son assistant Victor Scheffer, avec Alain Leempoel, Daniel Hanssens, Grégoire Lamy, Catherine Conet, Frédérick Haugness et Fanny Dumont.

Les 14, 15, 16, 21, 22 et 23 mars au Centre Culturel d’Uccle et du 26 au 31 mars au Centre Culturel d’Auderghem.

Après l’hilarant Emmerdeur, la Comédie de Bruxelles est de retour avec Amitiés sincères, une pièce à succès qui a fait l’objet d’une adaptation au cinéma en 2013.

Trois amis de longue date doivent se retrouver pour leur déjeuner hebdomadaire : Jacques le libraire colérique, Walter l’inculte chef d’entreprise et Paul l’écrivain dragueur. Mais ce dernier va se faire attendre et cette belle amitié de 40 ans sera mise en danger.

Le décor, simple et efficace, représente l’unique lieu de l’action qu’est la librairie de livres anciens de Jacques sise dans le quartier intello-bobo de Saint-Germain-des-Prés à Paris. Librairie qui, d’ailleurs, ne verra passer aucun client.

L’intérêt de la pièce est de nous montrer les différentes facettes de l’amitié. Ce qu’elle a de plus touchant (le partages des bons et des mauvais moments, l’écoute de l’autre et la connaissance de ses moindres petits défauts), de moins reluisant (les dissimulations, les disputes) et d’ambivalent (la complicité qui peut à la fois lier et exclure). L’amitié est également mise en parallèle de l’amour fraternel, pris pour acquis et peut-être moins indulgent. Une amitié plurielle donc, prête à subir les pires épreuves.

L’intrigue est un peu mince lors du premier acte qui sert principalement à présenter les personnages. Elle permettra cependant à Daniel Hanssens qui interprète Jacques de nous livrer de belles prestations scéniques, en particulier avec une colère homérique causée par…le bruit des emballages de bonbons. Puis l’action va se précipiter dès le début du second acte où un évènement tragique et des révélations vont se succéder. L’histoire de la jeune étudiante amoureuse de l’ami de son père peine à convaincre. On regrette aussi que la divulgation de l’homosexualité de Jacques soit évacuée trop rapidement. Mais c’est cette fois Alain Leempoel en Walter qui emportera le public avec toute la subtilité de son jeu.

Tandis que le film avec Gérard Lanvin et Jean-Hugues Anglade reste avant tout une comédie, la pièce prend la tournure d’un vaudeville amer. En dépit d’une certaine faiblesse d’écriture, Amitiés sincères vaut tout de même le détour car elle donne aux spectateurs le plaisir de passer du rire aux larmes face à de grands comédiens.

A propos Sophie Karides 11 Articles
Chroniqueuse du Suricate Magazine