Alix: Le Dieu sans nom, une vision plus noire de la série

Scénario : David B.
Dessin : Giorgio Albertini
Éditeur : Casterman
Sortie : 07 octobre 2020
Genre : Aventure, Histoire

Depuis quelques années, plusieurs duos de scénaristes et dessinateurs se sont relayés pour pérenniser les aventures d’Alix, ce célèbre personnage né en 1948 dans les pages du journal Tintin, et qui a bercé l’enfance de nombreux lecteurs. Aujourd’hui, avec la parution du 39ème tome de la série, Le Dieu sans nom, c’est le duo composé de Giorgio Albertini et David B., déjà auteurs du 37ème tome Veni, Vidi Vici qui reprend la main.

Envoyé par César chez les Sarmates, dans les steppes de l’Oural, afin de sécuriser les positions romaines à l’est, Alix va faire la rencontre du roi sarmate Eunonès. César veut s’assurer de la neutralité du roi de cette tribu nomade en y envoyant Alix. Arrivé dans les steppes, celui-ci sera capturé par les Androphages, une armée de chasseurs du nord ayant pour cheffe la géante Personne. Au sein de cette peuplade, notre héros sera emmené par leur cheffe au bord du monde afin d’y trouver un cheval fabuleux qui pourrait devenir la monture de la géante.

Alix à la découverte des peuples

A travers chaque nouvelle aventure d’Alix, les lecteurs vivent les derniers moments de la république romaine et les grandes conquêtes qui menèrent à l’établissement de la Pax Romana sur une grande partie de la méditerranée d’abord, et bien plus loin ensuite. Chaque nouvel album est l’occasion de découvrir un nouveau peuple avec lequel l’empire romain s’est confronté, et grâce à la droiture morale de notre héros, oublier quelque peu la rudesse des conquêtes romaines.

Néanmoins, certains lecteurs pourraient se sentir quelque peu mal à l’aise face au scénario de ce nouveau tome, Le Dieu sans nom. Loin de laisser les thèmes matures à la série Alix Senator, le ton de cet album est beaucoup plus dur que les précédents. D’une part car un certain racisme ou manque d’ouverture d’esprit et de compréhension des autres cultures de la part d’Enak ressort plus ici et d’autre part car les auteurs ne se privent pas pour décrire à maintes reprises les mœurs barbares et anthropophages des ennemis de Rome. Et même si au final cet album se rapproche sans doute plus de la réalité historique, il pourrait bousculer les habitudes des lecteurs qui suivent les aventures d’Alix depuis des dizaines d’années.