
À la vie à la mort. Pourquoi ça fait du bien d’en parler ?
Texte : Marine Nina Denis
Dessin : Mikankey
Éditeur : Casterman
Date de parution : 15 octobre 2025
Genre : Documentaire jeunesse
À la vie à la mort est un guide très bien fait pour les enfants de 9 à 15 ans qui donne des clés pour mieux gérer leur peur de la mort. Grâce à un texte factuel au ton bienveillant et à une belle mise en page intégrant des illustrations colorées, il parvient à aborder ce sujet difficile sans effrayer ni minimiser, et surtout, sans esquiver.
L’ouvrage se déploie en doubles pages thématiques, ponctuées de petits encadrés explicatifs. Ce format clair et aéré rend la lecture accessible, même pour les plus jeunes. Le texte, limpide, adopte un ton rassurant. Le tutoiement, choisi par l’autrice, permet d’interpeller le lecteur pour l’inviter à réfléchir, à exprimer ses propres pensées. Cette méthode permet de souligner qu’il n’existe pas une vérité unique sur la mort, mais une pluralité de croyances et de points de vue, chacun étant libre de choisir la version qui lui correspond le mieux.
Le livre aborde plusieurs aspects liés à la peur de la mort : la peur de mourir, la peur de perdre un être cher, mais la question du suicide ou encore des rites funéraires. Sans détourner le regard, À la vie à la mort explique ce qui se passe concrètement après la mort : que devient le corps ? Comment se déroule une crémation ? Ces passages, sobres et documentés, permettent de désamorcer les angoisses nées de l’inconnu.
Une attention particulière est accordée aux croyances et traditions du monde entier. Cette mise en perspective culturelle aide le jeune lecteur à relativiser : les réponses diffèrent, mais toutes traduisent le même besoin humain de donner du sens à la fin de la vie. Une petite saynète en bande dessinée illustrant la pensée d’Épicure est particulièrement réussie, offrant un message réconfortant (« La mort ne devrait pas nous tourmenter car, lorsque nous sommes vivants, elle n’existe pas encore. Et quand elle survient, nous ne sommes plus là pour en souffrir »).
Le quatrième chapitre se consacre plus spécifiquement au deuil. L’autrice y compare la perte à une blessure : douloureuse au début, mais qui finit par cicatriser. Ce parallèle simple et juste permet aux enfants d’identifier leurs émotions sans honte. Le grand mérite du livre est justement là : mettre des mots sur ce que l’on ressent. En nommant les émotions, on apprend à les reconnaître, à les accepter, à comprendre qu’elles sont partagées par d’autres — et qu’on n’est jamais vraiment seul face à la tristesse.
À la vie à la mort se clôt sur une série de suggestions concrètes pour accompagner le processus du deuil : écrire dans un carnet, méditer, créer ses propres rituels, changer d’air… Autant de gestes symboliques qui redonnent souffle et repères. L’ouvrage propose aussi une sélection de livres de fiction abordant la mort sous des angles variés, pour que chacun puisse trouver une approche qui lui parle.
