Titre : La saga Lightlark – Livre II – Skyshade
Auteur.ice : Alex Aster
Edition: Lumen
Date de parution : 10 avril 2025
Genre du livre : Fantasy
Alex Aster continue de faire parler d’elle, et pour cause : depuis Lightlark, sa saga a enchaîné succès critique, buzz TikTok, projets d’adaptation et apparitions dans les talk-shows. Une ascension aussi vertigineuse que la chute de certains personnages… Et justement, Skyshade, troisième tome de la série (dont le deuxième tome était Nightbane), nous ramène là où tout a (re)commencé : dans les terres nocturnes, là où les promesses sont troubles, les alliances fragiles, et les cœurs… sacrément indécis.
Retour en arrière, retour à Grim, retour à la galère
L’idée avait tout pour plaire : explorer les origines d’un lien aussi passionné que toxique entre Isla et Grim, son ténébreux époux. Mais dès les premières pages, on comprend qu’on ne va pas partir à l’aventure tambour battant. Ici, l’action ralentit pour laisser place aux doutes, aux sentiments flous, et à un triangle amoureux qui refuse obstinément de se transformer en ligne droite.
Isla est perdue. Entre Oro, Grim, son passé, ses pouvoirs et ses pulsions destructrices, elle passe beaucoup (beaucoup) de temps à douter. L’autrice creuse son instabilité avec sincérité, mais cette introspection constante finit par faire de l’ombre à l’intrigue. Ceux qui avaient été conquis par les rebondissements haletants de Lightlark ou les révélations du second tome risquent de trouver ce volume un brin plus… contemplatif.
Une transition, pas une chute
Soyons justes : Skyshade saura plaire à certains profils. Les lecteurs qui découvrent la fantasy ou cherchent une histoire immersive portée par une plume accessible et sensorielle y trouveront leur compte. L’univers est intéressant, l’ambiance atypique, et Alex Aster a l’amour des émotions brutes.
Mais les lecteurs plus aguerris — ceux qui mangent de la fantasy au petit déjeuner, qui ont lu 100 sagas en une année et qui repèrent un plot twist les yeux fermés — risqueront de tiquer. Le rythme se fait plus lent, les incohérences sont présentes, les enjeux parfois flous (coucou les portails), et les longues discussions explicatives peuvent donner l’impression que l’intrigue hésite autant que son héroïne.
Toutefois et malgré nos réserves, Skyshade n’est pas un échec. On se plait à la voir comme un tome de transition, un espace-temps entre deux tempêtes. On y sent une volonté sincère de creuser les failles humaines, de brouiller les lignes entre le bien et le mal, et d’explorer ce que le pouvoir fait à une âme tourmentée.
Et même si on a parfois levé les yeux au ciel face aux tergiversations sentimentales d’Isla, on reste attaché à cet univers. On veut croire que tout ça, c’est pour mieux nous bouleverser dans le dernier tome. Allez Isla, surprends-nous. Montre-nous que les terres nocturnes peuvent, elles aussi, abriter une lumière éclatante.