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    [BIFFF 2025 Jour 8] : Le BIFFF comme thérapie, de la salsa caliente avec des mamys, une journée où on est quite content !

    Quand on vous dit que le BIFFF c’est cathartique, c’est pas des blagues ! Ici, on est dans un endroit magique où tous nos problèmes deviennent secondaires et où on se laisse emporter par la féérie des lieux. Avec Stéphane en fée clochette et les stagiaires presse (big up à elles et eux pour leur travail en passant, vous êtes incroyables) en gentils lutins là pour nous guider à travers cette aventure. Oui, le BIFFF c’est notre pays des rêves à nous et qui que tu sois et quelle que soit ton identité, tu es le bienvenu(e). Sauf si tu supporters l’Union Saint-Gilloise. Là, tu dégages ! Cette ouverture d’esprit inconditionnelle du BIFFF, on l’a encore retrouvée en cette huitième journée entre thérapie par le BIFFF, salsa caliente et mamy qui défonce des gueules. Z’EEEEEEST PARTIIIIII.

    Rains Over Babel : Sexy Purgatoire, champi et  salsa caliente.

    Holà papi, bienvenido au Babel, boîte de nuit qui fait aussi Purgatoire. Ici, on danse, on se chauffe, on boit des élixirs de vie et on la joue à un jeu de hasard avec la Flaqua, la Faucheuse gitane de la bourgade où tout se passe. Ce soir, c’est un grand soir ; Gia Salai risque sa peau si El Callegüesso ne vient pas jouer au Babel et Uma est déterminée à jouer sa vie contre celle de sa fille coûte que coûte, c’est-à-dire aller jusqu’en Enfer. Ça, c’est pour l’intrigue principale qui en fait ne l’est parce que voyez-vous, Rains Over Babel tient plus de l’expérience narrative. Il y a une histoire bien sûr évidemment, même Screamboat en avait une alors bon, toutefois, l’histoire se dessine drôlement.

    Comme je suis plus douée en métaphore qu’en dissertation, pour faire un Rains Over Babel mettez un peu de l’Enfer de Dante, quelques mythes bien connus (notez que j’écris « connus » parce que moi, je n’ai pas eu toutes les réf), des histoires croisées et décroisées puis recroisées, mettez un narrateur dont l’identité est mystère mystérieuse (à moins que tout ceci soit très clair et que les effets du BIFFF ne commence à se faire sentir sur ma compréhension des événements) et son épouse silencieuse qui serait peut-être un serpent, mettez un caméléon qui parle comme le sidekick un peu rigolo, droppez un histoire de quête d’identité queer et rajoutez une course contre la montre sinon ça partirait encore plus dans tous les sens et vous avez votre Rains Over Babel tout chaud.

    Caliente mon Dieu comme ce film est vibrant. La photographie est chaude, avec des couleurs intenses et riches, on sent qu’il y a eu un beau travail fait. Tout autant le cas pour l’ambiance sonore, on se sent entourée par les sons qui soulignent les situations et qui apportent de la profondeur aux scènes. C’est un film qui donne beaucoup au public et c’est un pur kiff. Notez que je ne parle pas des défauts et des quelques longueurs vers la fin parce qu’on s’en cogne de l’analyse critique comparée au plaisir ressenti. E.K.

    Animal attrapé pour le BIFFFODEX : Rosa, la salamandre qui parle et qui ne sert à rien, sauf à poucave la raison qui fait qu’Uma veut vendre sa vie. Rosa est donc à la fois un animal rigolo et un raccourci scénaristique, bien joué, cœur sur toi.

    Daniela Foreverer : Bruce Thérapissant

    La thérapeute d’Olivier : Alors Olivier, comment allez-vous aujourd’hui ?

    Olivier : Eh bien aujourd’hui, je suis vraiment vénère contre le BIFFF !

    La thérapeute d’Olivier : Ah bon ? Pourquoi ? C’est un endroit que vous aimez pourtant.

    Olivier : Oui, de tout mon cœur. Mais il m’a trahi. À cause de lui, et d’un film en particulier que j’ai vu hier, j’ai rêvé de mon ex cette nuit.

    La thérapeute d’Olivier : Racontez-moi.

    Olivier : Eh bien on était de nouveau ensemble mais je sentais que c’était du fake et que ça ne tiendrait jamais la route. Et je me souviens surtout d’un moment où j’étais dans un tram sur l’avenue Josse Goffin et elle se transformait en Gollum pour sautiller à côté du tram et…

    La thérapeute d’Olivier : Non, pas votre rêve. Ça je m’en beurre les miches avec une raquette de padel. Le film.

    Olivier : Ah je me disais bien. Eh bien, c’était l’histoire Henry qui pleure la mort de son grand amour Daniela. Sauf qu’au lieu de faire comme tout le monde et se réfugier dans la drogue et les mauvaises décisions, il va servir de cobaye dans une expérience pour un nouveau médicament qui permet de créer des rêves lucides à partir de scénarios bien précis qui permettent de faire une thérapie expérimentale. Sauf que vous vous en doutez, il ne va pas suivre les scénarios et lui il va juste se réfugier dans ces rêves qu’il contrôle comme Bruce tout puissant (tu comprends le titre maintenant, jeune vaurien ?) pour retrouver son amour perdu.

    La thérapeute d’Olivier : Et il vous a plu le film ?

    Olivier : Franchement oui, c’est pas mal foutu. Les acteurs sont bons, la mise en scène est bien torchée et ça tient la route. En plus, ils utilisent un procédé visuel pour distinguer le rêve de la réalité : ils filment le rêve en 16/9 et la réalité en 4/3. J’ai bien aimé mais il manquait quand-même un petit quelque chose. Une touche d’âme, un brin de magie supplémentaire qui transforme un bon film en excellente réalisation.

    La thérapeute d’Olivier : Ce n’est pas ce que vous a dit votre ex avant de vous larguer aussi ?

    Olivier : (sanglote bruyamment) Mais pourquoi vous êtes si méchantes ?

    La thérapeute d’Olivier : PARCE QUE !!!!!

    O.E.

    Animal attrapé pour le BIFFFODEX : le cafard.

    The Old Woman with the Knife : Mamy se fait une manucure de l’extrême !

    Hornclaw ne fait clairement pas partie de celles qui auront droit à un malus pension, elle a dépassé l’âge de la retraite et elle taffe toujours pour son organisation secrète qui a pour mission d’exterminer les enflures et les raclures de cette terre. Une mission noble qui l’épuise et qui la fait sérieusement réfléchir à prendre sa retraite. Avec l’arrivée de Bullfight, jeune tueur talentueux qui le sait, elle se sent repousser des ailes d’ange vengeur. Tandis que sa flamme et ses os reprennent du service, elle se rend compte que Bullfight n’est pas qu’un simple morveux qui veut venir se frotter à la légende, à Marraine, ils sont liés.

    Popopopooooooooo. C’était bon tout ça. D’emblée, soyons juste, il y a des faiblesses notamment au niveau de l’enjeu entre Hornclaw (aka Marraine donc) et Bullfight. Pourquoi ne pas simplement communiquer, pourquoi ne pas dire directement « Coucou Marraine, tu te souviens de moi ? Oui ? Non ? Super. Merci ». À la place, on construit un suspens peu suspendu et qui en plus tient en longueur la fin. Pourquoi tous les personnages et le film s’échine à nous dire que Marraine est foutue et trop vieille tandis que Marraine, qui ne semble pas être au courant du scénario et de son propre rôle, ne fait que retrouver ses compétences et ses capacités jusqu’à triompher ? Autant de questions parfaitement secondaires. Et ce, parce que cela fait du bien de voir un film d’action à la fois rythmé, intrigant et portant ses faiblesses avec fierté en ayant pour premier rôle une mamie badass. Laisser des héroïnes veilles et imparfaites triompher dans des scénarios imparfaits et jouissifs sans venir chipoter sur des broutilles comme on le fait pour des héros, c’est une belle avancée féministe. Alors, dites oui à The Old woman with the knife, bouchée savoureuse sud-coréenne. O.E.

    Animal attrapé pour le BIFFFODEX : le chien Braveheart, pauvre chiant errant et blessé qui finira par mourir d’une diarrhée. Reposes en paix.

    Turn me On : Are you content ? Quite content.

    Enfin seul pour un film ! Ça parait contradictoire mais après une semaine de BIFFF, je suis content de me trouver une place confortable dans un coin de la Ciné 2 et de pour une fois profiter d’un film sans une connaissance à mes côtés. Juste le film et moi. Et 200 BIFFFeurs autour. On ne peut pas tout avoir… N’empêche, le film était fait pour ça… un film plutôt lent, avec un univers à explorer plutôt que de l’amusement. On retrouve Joy qui vit dans un monde où il ne faut pas oublier de prendre sa vitamine tous les matins pour être heureux et pour faire plaisir à « Our friends », les dirigeants de ce monde étrange. Le bémol c’est que, si ça enlève tous les malheurs du monde, ça enlève aussi tous les plaisirs. Les interactions entre personnes sont régulées et les dialogues minimalistes. A chaque rencontre, les protagonistes demandent mécaniquement « Are you content ? » et répondent « Quite content ». Mais un jour, Joy a un cancer et pour guérir, elle doit interrompre ses vitamines pendant 24h. Elle découvre alors un nouveau monde d’émotions et finit par embarquer tout le groupe de six avec elle. C’est parti pour la découverte des petits plaisirs de la vie comme la mer, le rire, le toucher… puis ensuite le sexe, la colère, la jalousie, etc. Pour nous immerger dans cet univers, le film répète inlassablement les mêmes processus et les mêmes conversations insipides entre les protagonistes mais les moments de découvertes des émotions donnent lieu à des scènes savoureuses avec de légères touches d’humour bienvenues. Malgré tout, quelques longueurs, dans la dernière partie, auraient pu être évitées. Au final, are you content ? Quite content. L.S.

    Animal attrapé pour le BIFFFODEX: un sextoy pour apprendre à se faire plaisir.

    Elodie Kempenaer, Loïc Smars et Olivier Eggermont

    Olivier Eggermont
    Olivier Eggermont
    Journaliste du Suricate Magazine

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