« Le Sanctuaire », un havre de paix dans un monde post apocalyptique

Titre : Le Sanctuaire
Autrice : Laurine Roux
Editions : Folio
Date de parution : 3 février 2022
Genre : Roman

Le point de départ du roman est très simple : une famille tente de rester en vie dans un monde ravagé par un virus qui décime la population humaine. Là où ça se corse, c’est que le virus en question se propage par les oiseaux. Tout contact physique avec un volatile entraînera une fin atroce pour la personne touchée. C’est dans ce contexte anxiogène que nous suivons Gemma, sa sœur aînée, June et leurs parents. Tous les quatre vivent reclus dans « le Sanctuaire », nom dont ils ont baptisé leur maison au cœur de la forêt ainsi qu’un périmètre bien délimité que les adolescentes ont l’interdiction de franchir pour leur sécurité.

Leur organisation ferait pâlir les scouts les plus aguerris : Gemma s’occupe de la chasse, June fait les provisions de bois, leur mère est en charge de l’éducation et leur père, seul à être habilité à franchir les limites du Sanctuaire, approvisionne sa petite famille en vivres mais aussi en essence pour alimenter leur lance-flammes, ami le plus efficace contre leurs ennemis mortels, les oiseaux. Ambiance.

L’autrice a fait le choix de ne pas saouler le lecteur avec le comment du pourquoi du virus, ce qui nous épargne des données médico-paranoïaques dont on a déjà suffisamment soupé ces derniers temps ! Tout ce que l’on sait du monde d’avant, c’est que la vie normale, l’école, le boulot ou les fêtes d’anniversaire, tous l’ont connue, à l’exception de Gemma, née dans la maison. La mère, douce et nostalgique, évoque régulièrement le passé, tandis que le père, pragmatique et autoritaire, est très à cheval sur les principes de survie. Ce qui n’empêche Gemma, en pleine crise d’adolescence rebelle, de braver l’autorité paternelle et de franchir les limites du Sanctuaire…

C’est un roman survivaliste comme on se l’imagine : pompes et tractions quotidiennes sous la houlette d’un père en mode commando, techniques de chasse maîtrisées dignes de Hunger Games et dépassement des peurs les plus ancrées. Le tout dans une attitude bienveillante envers la nature qui, bien qu’étant la cause de leur perte, leur permet néanmoins de survivre. Une dualité assez interpellante.

Laurine Roux parvient à nous faire comprendre, à travers la fiction, l’importance de respecter la nature et les conséquences de l’activité humaine sur la planète. Le tout en se divertissant avec une histoire stressante d’épidémie mondiale. Il fallait oser…et elle l’a fait !

Ce qui est certain, c’est que quelle que soit la nature de cette histoire, dont le curseur oscille entre apprentissage et aventures, elle s’achève comme une claque qui vous laissera pantois.