While We’re Young, la crise des quadras

while were young poster

While We’re Young

de Noah Baumbach

Comédie dramatique

Avec Ben Stiller, Naomi Watts, Adam Driver

Sorti le 22 juillet 2015

« SOLNESS : The funny thing is that I’ve become so disturbed by young people !

[…]

HILDE : Well, I think maybe you should open the door and let them be in. »

Sur ces mots pris de The Master Builder d’Ibsen, s’ouvrent le nouveau film de Noah Baumbach, While We’re Young. Après la fluidité et la beauté de son dernier film Frances Ha, le réalisateur américain ne déçoit pas avec son nouveau film.

Josh et Cornelia (Ben Stiller et Naomi Watts), un couple quarantenaire sans enfant, tombe dans la routine ennuyeuse du quotidien. Ils rencontrent Jamie et Darby (Adam Driver et Amanda Seyfried), un couple plus jeune, libre et spontané. Cette relation inter-générationnelle rajeunit le vieux couple qui essaie de reprendre souffle et devenir ce qu’ils ne sont pas.

Des personnages intéressants et complexes, des lignes de dialogue attachantes et fluides, une trame scénaristique primaire bien structurée et d’autres intrigues secondaires qui s’y lient, un bon dosage entre l’humour et le drame, plusieurs sujets actuels à attaquer, un jeu spontané et énergétique : While We’re Young rassemble les ingrédients d’un bon film prometteur. Si Baumbach revient vers la réalisation de films grand public après un précédent plus original et plus authentique, ce film reste d’une grande qualité et il est accessible à une plus grande réception spectatorielle.

Le film pose la question de l’ontologie du film documentaire. Grâce à ses deux personnages masculins, ainsi qu’au père de Cornelia, tous documentaristes, Baumbach attire l’attention sur les différentes méthodes de faire un documentaire. Le personnage de Josh représente une recherche de l’authenticité et une obligation d’un choix de sujet et de regard à poser en tant que réalisateur, alors que celui de Jamie s’inscrit dans une fictionalisation de la réalité et dans la possibilité de tout filmer sans aucun problème étique. Avec les deux personnages appartenant à des mentalités et à des âges différents, While We’re Young expose cette évolution temporelle sans la juger.

La fin du film semble malheureusement moins aboutie que le reste. La fluidité de flux, la spontanéité des dialogues et la justesse du jeu se perdent dans la séquence finale pour être remplacés par une hystérie de Stiller peu convaincante et assez clichée.

A propos Patrick Tass 41 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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