Voyez comme on danse, une chorégraphie qui manque de punch

Voyez comme on danse
de Michel Blanc
Comédie
Avec Karin Viard, Carole Bouquet, Charlotte Rampling
Sorti le 10 octobre 2018

Seize ans après Embrassez qui vous voudrez, Michel Blanc réunit à nouveau toute la bande savoureuse de cette comédie noire qui avait enchanté à l’époque. Ici, pas de bords de mer mais un Paris classique, où les ennuis reprennent de plus belle pour chaque personnage ainsi que pour les nouvelles recrues. Lucie (Carole Bouquet) ne supporte plus son compagnon, Julien (Jean-Paul Rouve), qui développe une paranoïa par rapport à sa sécurité alors qu’il la trompe secrètement. Alex, le fils de Julien, apprend que sa petite amie Eva, la fille de Véro (Karin Viard) est enceinte à 17 ans à peine. Véro, dans la galère financière depuis la mort de son mari, est dans tous ses états. Seul son fils Loïc, devenu pilier de la famille, fait ce qu’il peut pour apaiser les tensions. Du côté d’Elisabeth l’aristo (Charlotte Rampling), son mari (Jacques Dutronc) se fait arrêter pour fraude fiscale, ce qui la force à devoir gérer sa société toute seule.

Le pari d’une suite est toujours risqué, surtout quand le premier opus a cartonné. C’est malheureusement le cas pour Voyez comme on danse. Malgré un casting cinq étoiles et des répliques acerbes, le scénario manque de rythme et prend davantage des airs de pièce de théâtre. On retrouve les mêmes comiques de situation, relations, alliances et tromperies, rien de nouveau. Les jeunes comédiens, William Lebghil (Alex) et Guillaume Labbé (Loïc), apportent une vague de fraîcheur mais on a l’impression que chaque personnage reste à sa place, suit la chorégraphie rigoureusement. Il s’agit bien d’une danse, mais la magie n’opère pas, ou plus.

Heureusement, Karin Viard, complètement perchée, nous fait tout de même bien rire et la mine dépitée de Jean-Paul Rouve qui enchaîne les mauvais plans fait sourire. Grands absents de cette suite cependant, Denis Podalydès, alias Jérôme, le mari dépressif de Véro et Vincent Elbaz, l’amant foireux mais attachant. Difficile de ne pas faire la comparaison entre les deux films puisqu’on s’était régalé avec Embrassez qui vous voudrez, une comédie rafraîchissante qui se déroulait au Touquet pendant les grandes vacances. Alors est-ce le décor parisien convenu ou l’impression de réchauffé qui nous refroidit ? Le cinquième film de Michel Blanc tombe malheureusement dans l’ombre d’une énième comédie française, sympathique mais peu marquante.

A propos Déborah Neusy 27 Articles
Journaliste du Suricate Magazine