Voo Rire 2017 : Olivier de Benoist, le phallocrate se regarde dans le miroir… ou plutôt dans le rétroviseur !

Festival d’humour incontournable en Belgique francophone, le Voo Rire s’apprête aujourd’hui à fermer ses portes après avoir égayé les Liégeois six jours durant. Et qualitativement, les organisateurs pourront s’enorgueillir d’avoir assuré, équilibrant la programmation avec habilité.

Hier soir encore, il était difficile pour les amateurs d’humour de choisir entre les spectacles d’Olivier de Benoist, Bruno Salomone, Elodie Poux, Laurence Bibot, Kody et bien d’autres représentations drolatiques. De notre côté, nous sommes partis vers le Forum de Liège où se produisait Olivier de Benoist et son nouveau spectacle intitulé 0/40 ans. Dans celui-ci, l’humoriste fait le bilan de sa vie passée, enterrant le personnage misogyne qui avait fait jadis sa renommée. Mais les mimiques ont très vite laissé la place aux gimmicks pour le plus grand plaisir du public.

Avec 0/40 ans, le Rémois passe en revue son enfance, son adolescence et ses débuts avec une certaine nostalgie. N’hésitant pas à égrener les objets qui ont marqué sa vie et dont le souvenir provoque aujourd’hui le rire, telles que les fameuses cassettes audio à bande magnétique ou l’inénarrable Tang, cette boisson lyophilisée ressemblant davantage à de l’acétylcystéine qu’à un réel breuvage. Une ode ironique au vintage qui s’accompagne de certaines piques récurrentes envers la gent féminine, sorte d’hommage horatien aux précédents spectacles de l’auteur.

Le tout se déroule donc dans la bonne humeur et, de par l’écriture léchée d’Olivier de Benoist, le spectateur assiste à une performance humoristique de très (très, très) haut vol. En outre, l’ajout d’un personnage en arrière-plan, à savoir le technicien moldave prénommé Tarek, demeure une excellente idée. Ce dernier alimentant le rire tout au long du spectacle lorsque les blancs s’imposent.

Bref, une nouvelle fois brillant, Olivier de Benoist s’installe comme une valeur sûre de l’humour pour de nombreuses années encore, maniant la dérision et l’auto-dérision comme il manie la langue de Molière : majestueusement !

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.