La voie de l’ennemi de Rachid Bouchareb

Photo d’illustration ©Tessalit-Pathé Photographer: Gregory Smith

la voie de l ennemi affiche

La voie de l’ennemi

de Rachid Bouchareb

Drame

Avec Forest Whitaker, Harvey Keitel, Brenda Blethyn, Luis Guzman, Dolores Heredia

Sorti le 11 juin 2014

Critique :

La voie de l’ennemi, remake de Deux hommes dans la ville de José Giovanni, nous plonge au cœur de l’Amérique profonde, aux confins du Nouveau-Mexique, là où les trafiquants de drogue et les clandestins qui tentent de passer aux States se côtoient.

Forest Whitaker, alias Garnett, y interprète un rôle d’ex-taulard qui tente de retrouver une vie simple, normale et rangée, hors de toute mauvaise fréquentation. C’est avec l’aide d’Emily Smith, son agent de probation chargée de sa mise à l’épreuve qu’il tente de retrouver une voie normale.

Mais dans ces lieux reculés où rien n’a changé en 18 ans, la réinsertion est loin d’être gagnée : tout le monde connaît tout le monde et le shérif Bill Agati, interprété par Harvey Keitel, fait sa loi hors des lois… Garnett est donc vite rattrapé par son passé, et surtout il subit les harcèlements du shérif qui veut lui faire payer la mort de son adjoint.

C’est un film fort et captivant malgré quelques longueurs et une faiblesse de rythme. L’interprétation de Forest Whitaker est magistrale et son personnage attachant. Le film parvient d’ailleurs à provoquer une réelle empathie du spectateur pour le personnage.

Le long métrage nous montre bien les conditions, la problématique et la difficulté de la réinsertion lorsque l’on a purgé une longue peine de prison ; on y comprend aussi comment Garnett est parvenu à vivre toutes ces années en trouvant un réconfort et une force dans la religion.

La Voie de l’ennemi est celle de l’ennemi intérieur duquel Whitaker tente de se détacher en luttant pour contenir sa rage là où Harvey Keitel est prêt à tous les coups bas pour l’obliger à la libérer. C’est tout le cheminement du film, où la quête de liberté et de la paix transparaissent. L’ambiance est tendue et le suspense est entretenu jusqu’à la fin.

Encore un bon film que signe là Rachid Bouchareb.

A propos Inès Bourgeois 37 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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