Un + Une : trop hollywoodien

un une poster

Un + Une

de Claude Lelouch

Comédie

Avec Jean Dujardin, Elsa Zylberstein, Christopher Lambert

Sorti le 9 décembre 2015

Avec plus d’une cinquantaine de réalisations, on attendait beaucoup du dernier film Un plus Une du réalisateur hyperactif, Claude Lelouch.

Malheureusement, si l’histoire est belle, les personnages ne sont pas crédibles. L’histoire : Antoine Abeilard (Jean Dujardin) est un compositeur de musiques de films à qui tout semble réussir. Humour et légèreté sont ses maîtres mots mais lorsqu’il part en Inde pour son travail et qu’il fait la rencontre d’Anna Hamon (Elsa Zyberstein), épouse d’un ambassadeur, sa vision des choses en reste chamboulée. Le synopsis est intriguant mais même si la complicité des acteurs nous fait sourire, les personnages ne nous transportent pas. Et le chamboulement dans la vie d’Antoine Abeilard est quasi inexistant tandis qu’Elsa Zylberstein, étonnamment, ne nous émeut à aucun moment malgré ses efforts pour paraître naturelle. Chose sans doute difficile lorsque le corps dicte une posture cartésienne alors que le personnage est bouddhiste…

D’ailleurs, l’histoire se tourne presque au ridicule avec des instants très peu plausibles : avons-nous encore le droit de discuter avec le pilote d’un avion dans le cockpit ? Antoine peut-il réellement rattraper un train en prenant l’avion et attendre sur le quai l’arrivée d’Anna pour continuer leur quête ? Sans en révéler le récit, certains passages sont décousus, confus donnant un aspect presque absurde au film. Difficile de faire la différence entre l’imagination et la réalité sur le moment même. Les dialogues, quant à eux, sont peu crédibles et ne paraissent pas naturels. La dimension romantique de ce film est difficile à percevoir, certainement dû à un manque de finesse. Avec des personnages, non pas fades, mais dont la personnalité n’est que très peu mis en relief, on assiste à la question de la complexité d’une relation Homme-Femme. L’amitié entre deux sexes est-elle impossible ? Selon Lelouch, il faudrait croire qu’elle est vouée à l’échec à cause de l’attirance exercée et sans doute, quelque part, au jeu de séduction difficile à éviter.

Et si nous l’attendions depuis La French, nous risquons d’être bien déçus du jeu d’acteur de Jean Dujardin. Ce dernier a beau s’essayer à différents rôles, il semblerait que seul l’absurde ou le drame ne lui convienne. Autrement, Jean Dujardin reste… Jean Dujardin. Les acteurs éclipsent leur personnage. Un peu trop de sex-appeal ? Ou Lelouch laisse-t-il trop de liberté à ses acteurs et de place à l’improvisation ?

Le seul point fort du film est le dépaysement total, la confrontation de ces deux personnages avec la réalité de l’Inde. Moments touchants qui découlent d’échanges, même courts, avec les locaux à travers le pays. Et même si l’on sourit à certains instants, le côté un peu Hollywoodien du film peut en déranger plus d’un. Ou d’une.

A propos Raphaëlle McAngus 49 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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