Two Night Stand de Max Nichols

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Two Night Stand

de Max Nichols

Comédie, Romance

Avec Analeigh Tipton, Miles Teller, Jessica Szohr, Leven Rambin, Scott Mescudi

Sorti le 3 décembre 2014

Nouvelle variation sur le thème des jeux de l’amour et du hasard, la comédie romantique Two Night Stand emprunte, sans prises de risque, les chemins balisés propres au genre. Comme très souvent dans les romcoms, si vous essayez de deviner ce qui va se passer, vous ne risquez pas de vous tromper sauf si vous avez un peu d’imagination. Two Night Stand ne déroge pas à la règle, malheureusement. Seuls le ton libertin et la touche d’insolence injectés dans le scénario réussissent, tout au plus, à nous distraire de temps à autre.

Tout débute sur un site de rencontres : @bestmeganever entre en communication avec @mrnovember. Après une vidéo et quelques échanges brefs et formels, les deux jeunes New Yorkais décident de se voir le soir même et passent la nuit ensemble. Le lendemain, suite à quelques échanges tendus avec Alec, Megan s’apprête à quitter l’appartement de celui-ci au plus vite, bien décidée à ne plus jamais le revoir. Mais une violente tempête de neige bloque le couple à demeure. Obligés de jouer les prolongations, Alec et Megan vont donc devoir rester ensemble plus longtemps que prévu.

Après une succession de moments creux ainsi qu’une ridicule et improbable aventure pour trouver une salle de bains, Alec et Megan entament une critique constructive de leurs ébats sexuels de la veille dans le but d’améliorer leurs performances et, par conséquent, de contenter leurs futurs partenaires.

Avec ce sujet contemporain – la hookup culture (les relations sans lendemain) par l’entremise d’internet – on s’attendait à ce que le réalisateur Max Nichols dégomme les préjugés sur cette pratique qui devient de plus en plus fréquente aux États-Unis au détriment du précieux « date », rendez-vous galant et codifié qui a longtemps fait office d’institution dans la culture américaine. Le jeune réalisateur reste cependant frileux sur la question et la saupoudre très vite de romance pour rester au plus près des conventions et ouvrir la porte au sentimentalisme. Les dialogues, écrits par Mark Hammer, ne manquent pourtant pas d’audace, mais c’est à travers les propos de Megan que l’on sent quelque chose de tabou dans le sujet. Quelque chose qui donne l’impression que cette nouvelle génération sexuelle n’assume pas ses choix.

D’ailleurs, on peut difficilement dire que Max Nichols offre à son héroïne la meilleure version d’elle-même. Après avoir obtenu une licence en médecine, Megan traine en pyjama chez elle depuis 6 mois. Selon ses dires, elle est frappée par le syndrome de Benjamin Button ; elle ne cesse de régresser depuis que son petit ami l’a quittée pour une autre ! Son avenir professionnel ? Elle ne veut pas le voir. Elle n’a d’ailleurs aucune envie de devenir médecin ni qui que ce soit d’autre, ayant toujours vécu dans l’ombre et à travers les rêves de son ex boyfriend. Son désir ? Rencontrer le grand amour et devenir femme d’intérieur. Et si elle a atterri sur un site de rencontres, c’est uniquement parce que sa colocataire souhaite l’éjecter de l’appartement. Pas très rock and roll tout ça. Heureusement, la charmante Analeigh Tipton fait de son mieux pour parvenir à donner du relief à son personnage. Face à elle, Miles Teller ne doit guère forcer son talent pour endosser avec naturel le rôle Alec.

Cette histoire universelle, à l’ère numérique, d’une « seconde vie après avoir été largué » séduira sans doute les fleurs bleues qui seront peut-être passées par là et s’identifieront un peu au personnage principal. Les autres passeront aisément leur chemin.

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